Certaines Eurostars 2020 ont surmonté bien des obstacles avant de décrocher leur sésame pour l’Eurovision. Leurs rêves ont hélas été brisés au dernier moment, par l’annulation du Concours. D’autres Eurostars ont, elles, été éliminées bien avant cela. Notre ami Pascal leur a déjà rendu hommage dans un bel article. Consacrons celui-ci à une multirécidiviste cruellement sous-estimée : Linda Bengtzing !

Dans ce quatrième épisode, revenons sur ses sept tentatives pour représenter la Suède à l’Eurovision et comparons ses chansons à celles l’ayant emporté. Embarquons dans notre machine à remonter le temps et repartons droit pour 2005 !

Linda a alors 31 ans et se lance dans le grand bain du Melodifestivalen, avec Alla flickor.

Elle termine quatrième de sa demi-finale et se qualifie de justesse pour l’Andra Chansen. Là, elle termine deuxième et décroche sa place en finale, aux côtés d’Alcazar.

Hélas, le public ne lui attribue aucun point et Linda termine dernière. Alcazar se hisse jusqu’à la troisième place. Mais la bataille se joue entre Nanne Grönvall et Martin Stenmarck. Le public couronne la première. Le jury, le second. Martin l’emporte finalement pour trois petits points, laissant Nanne à la deuxième place.

À Kiev, Martin termine dix-neuvième en finale, avec à peine 30 points, première d’une longue série de déconvenues pour la Suède dans les années 2000.

Battant le fer tant qu’il est chaud, Linda se représente à la sélection suédoise en 2006, avec Jag ljuger så bra.

Elle termine deuxième de sa demi-finale et s’envole directement pour la finale, aux côtés d’Andreas Johnson.

Lors de cette finale, Linda termine à une modeste septième place. Andreas gagne la troisième place, après avoir remporté le vote du jury. Il est devancé de deux points par le groupe BWO, qui termine deuxième avec son Temple Of Love.

Tous font néanmoins tapisserie face à la tornade Carola qui emporte tout sur son passage et décroche aisément la victoire avec son Evighet.

À Athènes, elle en interprète la version anglaise, Invincible. Sur les ailes de son ventilateur, elle s’envole jusqu’à la cinquième place de la finale.

Linda, de son côté, se concentre sur la promotion de son premier album. Elle n’en oublie pas l’Eurovision et revient à la compétition en 2008, avec Hur svårt kan det va?

Elle termine à nouveau deuxième de sa demi-finale et accède directement à la finale, en compagnie de Charlotte Perrelli. Linda progresse lentement. Elle gagne cette fois la cinquième place. BWO obtient un troisième place avec Lay Your Love On Me.

Mais la victoire se joue entre deux Léviathans du Melodifestivalen : Sanna Nielsen et Charlotte Perrelli. Charlotte décroche la première place des jurys ; Sanna, celle des téléspectateurs. Son Empty Room n’a hélas pas convaincu les dits jurys et Sanna termine deuxième.

Charlotte gagne son ticket pour Belgrade. Elle échoue une nouvelle fois à convaincre les téléspectateurs qui lui attribuent la douzième place de sa demi-finale. Elle est cependant sauvée par les jurés. En finale, elle termine à la dix-huitième place avec son Hero.

Durant les trois années suivantes, Linda se consacre à ses concerts et à sa vie de famille. Elle n’en oublie pas la sélection suédoise. Elle s’y présente en 2011 pour la quatrième fois et y porte E de fel på mig?

Pour la première fois, elle remporte sa demi-finale et accède à la finale la tête haute, suivie par Nicke Borg.

Hélas, la concurrence est trop rude. Linda termine dernière du vote du public et septième du classement final, juste devant Nick. Le véritable duel se déroule entre Danny Saucedo et Eric Saade. Avec In The Club, Danny doit se contenter d’une deuxième place.

Eric l’emporte avec son Popular. À Düsseldorf, il éteint la mauvaise étoile suédoise au Concours et inaugure une séquence brillante pour son pays. Il remporte sa demi-finale et termine troisième en finale.

Après un autre album et une nouvelle pause de trois années, Linda repart à l’assaut du Melodifestivalen en 2014, avec Ta mig.

C’est un échec. Linda termine cinquième et est éliminée d’emblée. Alcazar et Anton Ewald se qualifient, eux, pour la finale.

Si en finale, Alcazar obtient une nouvelle troisième place, Anton, lui, échoue à la dixième et dernière place. La bataille, épique et monumentale, se joue entre Sanna Nielsen et Ace Wilder. Ace remporte le vote des jurys avec son Busy Doin’ Nothing. Sanna, de son côté, remporte le vote du public et surpasse Ace de deux points à peine, décrochant une victoire longtemps attendue.

À Copenhague, Sanna marque les esprits avec son Undo. Elle termine deuxième de sa demi-finale, puis troisième de la finale.

Linda laisse s’écouler deux ans à peine avant de signer son retour sur la scène du Melodifestivalen. En 2016, elle se présente, les cheveux rasés, avec Killer Girl.

La sanction est rude : Linda termine dernière et est à nouveau éliminée d’entrée de jeu. En lieu et place, se sont Frans et Molly Sandén qui se qualifient pour la finale.

Molly terminera sixième, loin du podium. Ace Wilder, revenue avec Don’t Worry, obtient une troisième place.

Oscar Zia remporte le vote des jurys, avec son Human, mais convainc moins les téléspectateurs. Il obtient la deuxième place.

Frans, lui, est couronné par le public et l’emporte avec If I Were Sorry. À Stockholm, qualifié directement pour la finale, il ne démérite pas et obtient une enviable cinquième place.

Le temps a passé, quinze années se sont écoulées. mais rien n’a refroidi l’ardeur de Linda. En 2020, vous l’avez ainsi vu une nouvelle fois sur la scène de la sélection suédoise. Pour sa septième tentative, elle nous a offert Alla mina sorger.

L’époque ne lui est décidément plus favorable. Pour la troisième fois, Linda est éliminée dès la demi-finale. Elle voit Dotter et Anna Bergendahl prendre la route de la finale.

Anna y termine troisième. Dotter et son Bulletproof manquent de l’emporter, mais s’inclinent pour un seul point devant les Mamas.

Celles-ci connaîtront des instants d’intense euphorie, suivis par une chute vertigineuse. À peine l’Eurovision 2020 annulé, que la SVT annonçait la reconduction du Melodifestivalen et la perte de leurs droits de représentation.

Reverrons-nous un jour Linda Bengtzing ? Il est à parier que oui. À très bientôt pour la suite de ses aventures eurovisionesques !

(avec la collaboration de Sakis)

Crédits photographiques – LTV