Toute la Saison 2017, vous avez voté sur notre site, avec méthode et conscience. Vous avez même répondu à une flopée de questions subsidiaires aussi idiotes que mal fichues. Chaque mercredi, jusqu’à la rentrée, nous reprenons l’une d’entre elles et revenons sur les dernières éditions de l’Eurovision. C’est le « Vainqueur du Mercredi » !

La semaine dernière, vous aviez couronné Crisalide (Vola) comme votre chanson eurovisionesque préférée de Valentina Monetta. Aujourd’hui, empiffrons-nous de « fast-food music ». Salvador déteste, mais tout bon fan de l’Eurovision éprouve des faiblesses coupables envers ce genre musical qui, soit dit au passage, reste encore à définir.

Arrêtons-nous sur un sous-genre bien précis : la « suédoiserie ». Comment l’expliquerions-nous à un lambda ? À titre personnel, j’emploierais trois critères pour reconnaître une véritable suédoiserie :

  • l’origine – un auteur et/ou un compositeur de nationalité suédoise ;
  • l’intention – un morceau écrit en songeant spécifiquement à l’Eurovision ;
  • la facilité – une partition et des paroles mémorisables à première écoute.

L’Eurovision est un vivier de suédoiseries, pour le meilleur, comme pour le pire. En date du 16 mars, vous étiez 47% à estimer que les Suédois savaient décidément y faire en matière d’Eurovision.

Là-dessus, question subsidiaire ! Vous avez été près de 140 à vous exprimer sur l’oeuvre d’une figure majeure de la suédoiserie, David Kreuger.

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38% d’entre vous sont aux anges et déclarent que Undo est leur chanson préférée du maestro. C’est notre septième vainqueur du mercredi !

Il en aura fallu du temps à Sanna Nielsen pour conquérir ces trois minutes d’éternité eurovisionesque. La chanteuse débute sa carrière en 1996, à l’âge de douze ans. Ses études terminées, elle s’attaque au Melodifestivalen. Nous sommes en 2001, Sanna a 17 ans, elle est loin de se douter que les portes du Concours lui resteront fermées durant treize années encore. Car ce n’est qu’à l’ultime seconde de sa septième tentative qu’elle remportera la sélection suédoise. Troisième en 2001, cinquième en 2003, huitième en 2005, septième en 2007, deuxième en 2008, quatrième en 2011, elle s’impose enfin en 2014. Mais d’extrême justesse, battant de deux petits points seulement Ace Wilder. À Copenhague, Sanna, portée par le public, terminera troisième, une très belle place pour une très belle interprète. Depuis, Sanna poursuit sa carrière, avec discrétion.

Derrière Undo, les fans avaient reconnu la patte de Fredrik Kempe, auteur d’autres morceaux mémorables (Hero, La Voix, Popular)… ou pas. L’on nage là en pleine suédoiserie, accueillie comme il se doit par des hurlements d’orfraies, Fredrik ayant la manie de malmener les langues étrangères auxquelles il recourt. Après le douloureux « Je t’aime, ma vie, c’est jamais sans toi », il récidive avec « Undo my sad ». La polémique glisse sur son co-auteur, David Kreuger, autre étoile de la galaxie musicale suédoise.

David Kreuger a débuté sa carrière en 1993, aux studios Cheiron de Stockholm. Durant les années 90, il est part intégrante de cette usine à tubes. Vous voilà les Monsieur Jourdain de l’Eurovision : vous écoutiez du David Kreuger, bien avant de connaître son nom. Crazy et Sometimes de Britney Spears ? C’est lui. It’s The Way You Make Me Feel de Steps ? C’est encore lui. Evergreen de Will Young ? C’est re-lui. Quasi-tout Westlife ? C’est encore et toujours lui !

Durant les années 2000, David s’éprend de pop-opéra et produit Josh Groban, Katherine Jenkins, Paul Potts ou encore Il Divo. Ce n’est qu’au début des années 2010 que le Suédois tourne ses regards vers l’Eurovision et le Melodifestivalen. Après des débuts modestes, il décroche en 2014 la victoire avec Undo et une troisième place avec Blame It On The Disco, relançant ainsi sa carrière. Il triomphe une seconde fois, cette année, avec I Can’t Go On. Au Concours, ses compositions terminent donc troisième de la finale en 2014 et cinquième en 2017. Ce qui laisse à penser que nous entendrons encore du Kreuger dans les années à venir. N’en déplaise à Salvador, la suédoiserie n’est pas morte !

Et pour mettre un visage sur son nom, voici David Kreuger en personne :

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour déguster un bon paquet de frites, allez, une fois.