A travers mes voyages musicaux,et mes nombreuses découvertes, je suis tombé un peu par un bel hasard sur une chanson « La Rose et l’Armure* qui m’a frappé d’un grand coup de fouet et pas uniquement dans le coeur. J’en pris plein la figure en découvrant les paroles de ce titre, tant j’ai trouvé ça à la fois sublime et déchirant.

Mais à vrai dire, ce n’est pas que la chanson qui m’a séduit mais aussi ce très bel artiste, Non seulement il a de la gueule mais surtout une voix renversante qu’il parvient à mettre en valeur sans effort avec de mots qui claquent et qui semblent vouloir repousser les limites à travers un univers éléctronique.

Antoine Elie qui n’a que 29 ans est pour moi une forme de cadeau qui m’est tombé dessus et que je tenais à vous faire découvrir si ce n’est pas déjà le cas, car je ne serai pas surpris que nos amis français connaissent déjà cet artiste écorché vif, Ce n’est pas possible autrement, on ne peut passer à côté d’un tel orfèvre.

Moi qui apprécie tant la véritable et la belle chanson française, je qualifierai Antoine comme une sorte de poète des temps modernes dont l’inspiration semble provenir d’un véritable cri intérieur. Il m’a vraiment réconcilié avec ce que j’attends d’une chanson dans la langue de Molière, d’autant plus quand je compare avec ce que j’entends souvent comme titres insipides qui figurent dans les charts français actuels

On peut bien s’imaginer que ce jeune homme puise ses références parmi les meilleurs et qu’il doit être probablement un adepte inconditionnel de Brel et de Léo Férré ou encore du Grand regretté Gainsbourg. Il propose un style très singulier et audacieux mais qui redonne ses lettres de noblesse à la chanson française.

Pour en savoir un peu plus sur Antoine Elie, voici sa biographie qui est publiée sur le site de Universel Music France et qui est bien plus complète et parlante que mes mots, dont vous trouverez le lien et les références ci-dessous.

https://www.universalmusic.fr/artiste/30481-antoine-elie/bio

Antoine Elie, né à Rouen, n’a pas encore trente ans. Il pourrait aussi bien en avoir mille.
C’est un chanteur funambule, un homme qui n’a pas tout à fait avalé l’enfant, cabossé, qu’il était, c’est un poète des ombres tenaces et des lumières trompeuses, un archéologue des émotions, les siennes et celles des autres, pareil. C’est un amoureux de l’amour et de ses pièges, des femmes éternelles et qui s’évanouis- sent pourtant un jour, c’est un citoyen qui n’oublie jamais qu’au bout de la rue, la mort attend, patiemment. Grande gagnante tranquille.

C’est certainement le seul artiste hexagonal qui préfère tordre les genres plutôt que de s’agenouiller devant eux. Sa musique est à la fois limpide et dense, barbelée et lumineuse, furieusement vivante et sensiblement au bord du précipice. Antoine Elie ne triche pas et c’est en cela qu’il est également unique. Il a essayé, comme tout le monde, bien sûr. Sans y parvenir. « Je commence à me réveiller à ce que je fais, je commence à comprendre ce que je fous là… C’est de plus en plus précis, ça a de plus en plus de sens… » dit-il, quand on l’interroge sur son présent. C’est-à-dire un premier album choc, “Roi du silence”, après un EP remarqué, une reprise de SCH qui avait multiplié les clics, des dates en première partie de Kyo, un passage en live chez Naguy. Antoine Elie fait de la variété, du trip hop, du rock, du rap, de la pop, de l’électro, peu importe, il est surtout un peintre qui n’ignore pas que les couleurs sont ces serpents mystérieux qui dessinent quelque chose qui dépasse l’évidence.

Quand il évoque ses chansons, il utilise régulièrement le mot tableau. Ses créations viennent de loin, très loin, là où l’homme sait que ce n’est pas lui, jamais, qui décide. Il croit aux muses et au souffle inspirateur. Il est un vaisseau, un passage, un lien. Il écrit à l’instinct, à l’oreille même. La musicalité avant même le sens. Le sens, il vient après, comme dans la vie en somme. On ressent et puis on comprend. Quand la tempête a freiné, un peu, sa course folle. Comme dans la Grèce antique, il sait que l’inspiration est cette main tendue, invisible. Antoine ne choisit pas. Il prend ce qu’on lui donne. Avant de faire le tri. Enregistré principalement en proche banlieue parisienne, masterisé par Alex Gopher et mixé par Robin Florent, toujours épaulé par Luke et Swing, duo ami, compositeurs et réalisateurs, Yann Le Men, le garde-fou d’Antoine comme il le dit lui-même et bien sûr Mike Mathieu, manager et au départ de l’aventure, voilà déjà plusieurs années.

Petite bande soudée et prête à en découdre avec les habitudes et les facilités et ce monde au cynisme d’argile. « En gros, je cherche l’instant de grâce… Et quand je suis en train de me mentir, quand j’écris, ça se sent, je le sens… » Oui, Antoine, lui, n’est pas cynique, même s’il envoie parfois quelques signes trompeurs. Un cynique est revenu de tout. Pas Antoine. Il lui reste des océans de doute à traverser, des forêts d’expériences à franchir, des déserts d’interrogations à vaincre. Des milliers de fantômes à apaiser. « J’ai encore tellement de trucs à me prendre dans la gueule », conclut-il, hilare. Derrière ce rire autant tellurique qu’enfantin, il y a des milliards de mondes qui s’incarnent, des souvenirs qui valsent, des êtres et des instants qui refusent de disparaître. Il y a Antoine qui regarde Antoine. Antoine qui dépasse Antoine aussi, pour mieux chanter ce que nous sommes. La marionnette a arraché son fil, elle erre, cherche, brûle et plonge, elle rit pour ne pas pleurer, chiale pour ne pas sombrer, elle avance, elle ose, elle connaît la conclusion mais refuse de s’en contenter. « Merde, on m’écoute ! » semble avoir compris Antoine. Il n’écrit plus seulement pour se vider, par égoïsme de survie, il écrit désormais aussi pour les autres. Par les autres.

« Ce disque, j’en suis fier et en même temps, j’ai l’impression d’avoir dû endosser pour lui le rôle de père. C’est assez déstabilisant pour moi » avoue Antoine. Son père lui a fait découvrir la musique. Son père lui a démontré que le sang ne faisait pas tout et que l’absence pouvait rimer avec fréquence. Ce qui marque surtout quand on écoute les chansons d’Antoine Elie, qui peuvent être très récentes comme afficher déjà cinq années au compteur, c’est cette voix qui semble convier à un voyage initiatique, au cœur des flammes qui nous consument autant qu’elles nous réchauffent. Antoine Elie, derrière son micro, court à s’en péter les poumons comme il murmure à l’oreille des oubliés. Il est à la fois fier et brisé, fort et perdu, embrumé et lucide, poète et mineur de fond, marin et statue. Sa musique est formidable parce qu’elle se moque des codes. Elle peut être noctambule comme sépia, fataliste comme monstrueuse, ego trip comme universelle. Stromae qui percute la prose de Hubert Selby Jr, il y a de ça… Du flow et des tripes, des mélodies et des lignes de front. Ici, un nombril implose et libère toute la furie et l’absurdité de l’existence. On n’entend pas Antoine Elie, on l’écoute, on le boit jusqu’à la gerbe flamboyante, on suffoque avec lui pour mieux décoller. C’est saisissant, vraiment prenant. C’est une horloge qui devient dingue, les aiguilles s’entrechoquant pour fuir les minutes qui hurlent l’inévitable.

Ce titre n’est pas nouveau, il date de février 2019, mais pour moi, il est et il restera intemporel, voici les paroles.

Paroles de la chanson La rose et l’armure par Antoine Elie

Suivant la longue métamorphose qui m’éloigne de mon passé,
J’ai croisé une rose qui ne pouvait pas avancer.
Pas qu’elle n’ose pas la chose mais n’y avait jamais pensé.
Depuis toujours tenant la pose quand les regards l’éclaboussaient.

Elle a la couleur de l’amour, bien que je n’l’aie jamais croisé
Bien qu’à la lumière du jour les fleurs sont toutes belles à crever.
Alors j’ai mis la route en pause.
A ses côtés, me suis posé.
Puisque cette rose semblait morose d’être seule au jour achevé.

Ma rose…
Ecoute mes murmures.
Ma rose…
Tu peux être sûre
Que tu n’seras plus jamais seule pour franchir les murs.
Il y a d’la place sur mon épaule pour une rose et son armure.

Suivant la course du soleil avec nos yeux fatigués,
On s’est raconté nos merveilles et nos tristesses irriguées.
On n’avait pas grand-chose à faire alors on s’est allongés.
Avec ma rose j’ai fait la guerre à mon envie de voyager.

Mais au matin la route appelle alors je lui ai proposé,
Si elle osait me faire l’honneur d’avancer à mes côtés
« Même si ton armure est trop lourde, bien qu’elle t’ait toujours protégée
Sache que la vie est sourde quand elle ne doit pas nous blesser. »

Ma rose…
Ecoute mes murmures.
Ma rose…
Tu peux être sûre
Que tu n’seras plus jamais seule pour franchir les murs.
Il y a de la place sur mon épaule pour une rose et son armure.

Traversant tous les bruits du monde avec ma fleur à mes côtés,
Me nourrissant à chaque seconde de sa douceur et sa beauté,
J’ai croisé un ruisseau immonde qui a cru bon de refléter
L’image d’un monstre aux plaies profondes, un guerrier triste et abîmé.

Comment, ma rose, peux-tu subir pareille offense à ta splendeur ?
Et comment puis-je réussir à oublier quelle fut l’erreur
De t’arracher à ton jardin à cause d’un vide dans mon cœur ?
Mais elle m’arrête et puis m’embrasse… Ma rose rit, et moi je pleure…

Ma rose…
Ecoute mes murmures.
Ma rose…
Maintenant je suis sûr
Que je n’serai plus jamais seul pour franchir les murs.
Il y a de la place sur mon épaule pour une rose et son armure.

Ma rose…
Que ça peut être dur
Ma rose…
Depuis que ma vie dure
Je n’avais jamais eu personne pour guérir mes blessures
Jusqu’à c’qu’un jour un rose vienne se poser sur mon armure.

Et voici d’autres titres de son répertoire que je vous laisse écouter avec la plus grande attention.

Evidemment, je ne pouvais pas ne pas penser à l’Eurovision, personnellement, j’aimerais beaucoup voir Antoine Elie défendre les couleurs de la France aux Pays-Bas,

Vous allez certainement trouver cela beaucoup trop décalé ou même totalement utopique ou même triste à mourir !

Cependant, il ne fait que de parler de la vie et de son ressenti et ses mots nous intriguent. je crois fortement au potentiel de cet artiste et à ses chances d’apporter une nouvelle dimension à son pays.

il lui suffirait de trouver les mots et la musique qui se transformeraient en un petit chef d’oeuvre pour parvenir à convaincre.le plus grand nombre.

Avant ça, il devra sans doute passer par l’étape « Destination Eurovision » ou alors être sélectionné en interne ?

Pourquoi ne pas changer la donne et offrir enfin ce que l’on attend vraiment de la France à l’ESC ? (et je ne parle pas que des français mais bien sûr des millions de fans et des téléspectateurs qui attendent chaque année ce grand événement.)

Quoi qu’il en soit , pour moi, j’estime que le risque en vaut la peine, comme vous le savez, je suis francophone mais pas français, j’ai donc un regard extérieur et c’est vraiment ce genre d’artiste que j’aimerais entendre chanter pour la France.

Vous direz que je suis certainement un peu trop emballé pour être réaliste, c’est fort possible mais croyez-moi, je ne pense pas vraiment me tromper.

Le formatage semble être de rigueur pour briller à l’Eurovision pour se démarquer mais l’émotion à toujours sa place et peut-importe la langue et dans ce cas, je suis convaincu que cet artiste complet parviendrait à se distinguer des standards habituels entendu mille fois.

C’est une évidence, tout dépendrait du choix de la chanson, Finalement, la meilleure chose serait de demander à Antoine Elie ce qu’il en pense ?, n’est-ce pas … Qui sait, peut-être qu’il y a déjà pensé ou alors, c’est même pas la peine, ce n’est pas sa tasse de thé, il déteste !?

Et vous, qu’en pensez-vous ?, car finalement c’est encore vous avez le dernier mot sur ce site !

Merci…