Les Feux de l’Amour, le retour ! Les Eurofans grecs et d’ailleurs avaient poussé un soupir de soulagement, en septembre dernier, lorsque la télévision publique grecque avait confirmé sa participation à l’Eurovision 2019. La saga a cependant connu de nouvelles péripéties ces derniers jours et lorgne à présent vers l’eurodrame. Faisons le point.

Vous l’aurez constaté par vous-même : l’ERT n’a toujours rien décidé quant au mode de sélection de son représentant pour Tel Aviv. Et pour cause : l’ambiance est pour le moins explosive entre l’ERT et son ministre de tutelle, M. Lefteris Krestsos (ci-dessous).

Lefteris Krestos

M. Krestos est titulaire d’un doctorat en relations du travail. Jusqu’à peu, il était maître de conférence à l’Universite de Greenwich. Mais suite à un remaniement ministériel, il a été nommé secrétaire d’État à la politique numérique, aux télécommunications et à l’information.

Dans une récente interview, M. Krestos a lancé une violente attaque contre la direction de l’ERT. Il en a critiqué la gestion et les investissements dans la production audiovisuelle grecque. Il a par ailleurs appelé à la démission de son directeur général, M. Vassilis Kostopoulos (ci-dessus) et de son directeur général adjoint, M. Giorgos Thalassinos.

Vassilis Kostopoulos

Les protagonistes se sont immédiatement transformés en belligérants et la guerre est à présent déclarée entre les trois hommes. Le premier ministre, M. Alexis Tsipras, a décidé, quant à lui, de suivre son secrétaire d’État. M. Tsipras a donc lancé une procédure administrative à l’encontre de MM. Kostopoulos et Thalassinos (ci-dessus), pour obtenir leur démission et leur remplacement.

Giorgos Thalassinos

Une réunion d’urgence s’est tenue entre MM. Tsipras et Krestos, en compagnie du ministre des communications et des médias, M. Nikos Pappas et de la vice-présidente de la Chambre, Mme Tasia Christodopoulou. La décision de demander la démission des deux directeurs généraux a été confirmée. Ceux-ci ont répliqué accusant le gouvernement d’interventionnisme et d’attaque personnelle à leur encontre. L’affaire est en cours et donc, à suivre. Mais elle paralyse le processus décisionnelle de l’ERT et pourrait avoir d’importantes conséquences sur la participation grecque à l’Eurovision.

Pendant ce temps, il semblerait que quelqu’un joue double jeu…

Selon les médias grecs, la chanteuse Tamta serait si déterminée à participer au prochain Eurovision qu’elle aurait approché en même temps les télévisions grecque et chypriote. Ainsi, si l’une refusait sa proposition, elle pourrait se rabattre sur l’autre.

À ce stade, il semblerait que les négociations avec CyBC soient les plus avancées. La télévision chypriote et la chanteuse chercheraient sérieusement un terrain d’entente. Tamta réclamerait une liberté artistique et une indépendance totale. Elle déciderait de tout, de A à Z. CyBC serait tentée, au point de lui accorder le financement intégral de sa participation. Tamta envisagerait en effet les choses en grand, histoire d’éclipser sa rivale de toujours, Eleni Foureira.

Sans surprise, au vu des derniers démêlés de l’ERT, les négociations avec la télévision grecque patinent. De nombreux autres artistes souhaiteraient participer à une sélection nationale télévisée, principe que Tamta refuse absolument. Par ailleurs, la maison de disques de la chanteuse, Minos EMI, ne serait guère enchantée à la perspective de devoir payer l’intégralité des frais, condition nécessaire en cas de représentation grecque.

Dernier élément intéressant, CyBC aurait déjà approché Alex Papaconstantinou afin qu’il compose une chanson pour Tel Aviv. Or Alex P a déjà collaboré par le passé avec Tamta, précisement sur Unloved, morceau qui avait soumis à l’ERT pour l’Eurovision 2015, mais qui avait été rejeté par elle.

À suivre…

(avec la collaboration de Pauly)