Ce vendredi 12 avril, a donc eu lieu l’Eurovision PreParty Riga, organisée par la branche lettone de l’OGAE. Les festivités se sont ouvertes par la traditionnelle conférence de presse.

Et à 21h, heure locale, au Crystal Club, la soirée a été lancée par Roberto Meloni. Voici les prestations compilées, avec l’aide précieuse de Wiwibloggs, et accompagnées de mes commentaires personnels (qui comme d’habitude, n’engagent que moi).

Ouverture

Le concurrent letton Edgars Kreilis est monté le premier sur scène, pour interpréter Cherry Absinthe, titre avec lequel il a terminé sixième du Supernova 2019.

C’était sans conteste ma chanson préférée de cette sélection lettone et j’étais convaincu qu’elle s’imposerait facilement. J’avais sous-estimé les étranges engouements du public letton, rejoint cette fois par le jury de la LTV. Nous héritons de Carousel et à réentendre ici Edgars, je me demande si nos amis Lettons ont été judicieux dans leur choix. Edgars s’en sort impeccablement bien. Comme Markus Riva, il possède tout le talent nécessaire pour représenter avec brio son pays à l’Eurovision. Ne lui reste plus qu’à trouver « LA » chanson qui marquera les esprits et lui permettra de s’imposer. Rien n’est perdu et rendez-vous l’année prochaine !

Au tour ensuite des deux concurrents 2019 à s’être déplacés.

Norvège – Keiino – Spirit In The Sky – deuxième demi-finale

L’on sent que cette participation à l’Eurovision est la grande affaire de leur vie. Tant mieux ! Rien de plus réjouissant que des artistes heureux d’être là, s’investissant entièrement dans leur projet et motivés même pour la plus petite prestation qui soit. Tom, Alexandra et Fred donnent le meilleur d’eux-même pour une prestation vocale plutôt réussie, malgré la balance sonore désastreuse. Pas convaincu par le look « poussin disco » d’Alexandra, mais détail que tout cela.

SITS est d’une redoutable efficacité, pensé et calibré pour l’Eurovision. Son côté formaté est habilement contre-balancé par les inserts samis. Nos amis norvégiens tireront, je pense, leur épingle du jeu. Tous trois sont complémentaires et leur complicité est perceptible. Reste la question cruciale de la mise en scène. Celle proposée au MGP n’était qu’à moitié convaincante, laissant les chanteurs trop statiques. La prestation ici nous montre que Tom, Alexandra et Fred ont de l’énergie à revendre, énergie qui doit être canalisée cependant pour leur éviter les gestes parasites répétitifs.

Avec pareille proposition, la Norvège devrait se qualifier pour la finale et y obtenir une belle place. À titre personnel, j’adore SITS. Il y flotte un léger parfum de plaisir coupable qui classe ces trois minutes parmi les meilleures de mon Eurovision 2019. J’attends à présent avec impatience de les voir sur la scène de Tel Aviv.

Lettonie – Carousel – That Night – deuxième demi-finale

Voilà des candidats et une chanson à côté desquels je serai complètement passé. À première écoute, j’avais jugé TN « bien », une « petite ballade modeste, qui reste en tête, bien interprétée, appréciable dans son style dépouillé » (oui, je m’auto-cite). Je l’avais aussitôt oubliée pour mieux me concentrer sur Edgars Kreilis. Réécoutée à la veille de la finale, je lui avais attribuée deux « Loreen souriante » et trouvé le visuel plutôt réussi. Je ne lui prédisais cependant qu’un avenir limité. Je m’étais trompé (qui a dit « comme toujours » ?)…

Ces trois minutes-ci sont du niveau de la finale lettone. Nous replongeons dans l’ambiance intimiste et feutrée du groupe. La prestation vocale de Sabīne est impeccable. L’ensemble conserve sa fraîcheur, apporte une nuance bienvenue au Concours, une touche de subtilité et de légèreté très agréable. Je me surprends d’ailleurs à fredonner les paroles en battant la mesure du pied. Voilà donc une proposition différente et un groupe… qui à mon sens se fera manger tout cru le 16 mai.

C’est là le paradoxe et le seul défaut de cette proposition lettone : TN est d’une belle timidité, une ballade pour jeunes filles en fleurs sur laquelle passeront sans remord les rouleaux compresseurs russe, néerlandais, suisse ou encore suédois. Le morceau manque hélas de feu et de force pour affronter cette arène de gladiateurs qu’est devenu l’Eurovision.

Entracte

Pour conclure, la reine lituanienne de la fausse bonne idée, Monika Marija, a interprété ses deux titres de l’Eurovizijos atranka 2019, Criminal et Light On.

Deux mois plus tard, je ne comprends toujours pas : pourquoi personne dans son entourage ne l’a avertie du péril à participer avec deux chansons à la fois ? La jurisprudence eurovisionesque en la matière aurait dû la décourager. Mystère dans le mystère : pourquoi a-t-elle préféré Light On, alors que Criminal était plus prometteur ? Elle l’explique ici partiellement. N’empêche…

Voilà en tout cas une fable morale pour l’ensemble des futurs aspirants : choisissez bien votre chanson avant de vous lancer dans l’aventure d’une sélection. Dieu merci, Monika Marija conserve toutes ses chances et connaissant l’Eurovizijos atranka, nous reviendra tout bientôt. Ce sera alors à son tour de briller, car vraiment, notre MM nationale est une immense chanteuse, du bois dont on fait les plus belles Eurodivas.

Conclusion

Impossible de dresser un podium complet et de décerner des médailles, vu le nombre limité de participants. Les deux prestations étaient réussies, celle de Carousel s’adaptant mieux au lieu proposé et passant donc plus bellement à l’écran. Reste que SITS conserve mes préférences d’Eurofan et que je voterai sans faute pour la Norvège, le 18 mai venu.

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