L’Eurovision 2019 suscite décidemment bien des passions et des déclarations. Ces dernières se succèdent à rythme quasi quotidien, chacun tenant à marteler son opinion et ses positions sur la question. Petit tour de table des dernières prises de parole.

La ministre israélienne de la culture, Mme Miri Regev (ci-dessus), ne désarme pas. Malgré la déclaration officielle du gouvernement israélien de s’abstenir de toute intervention officielle dans l’organisation de l’édition 2019, Mme Regev a réaffirmé publiquement sa position. Selon elle, le gouvernement finance la télévision publique. Il doit donc avoir son mot à dire dans l’organisation du Concours. Partant de ce principe, Mme Regev a déjà donné des instructions claires à l’IPBC, demandant une coordination générale. Elle a également demandé au diffuseur de s’assurer d’une présentation idéale d’Israël durant les cartes postales. La porte-parole de l’IPBC, Mme Sharon Ben-David, a cependant réitéré la position du diffuseur : l’IPBC refusera toute intervention et tout contact avec le gouvernement. L’IPBC décidera seule de l’organisation du Concours.

La chanteuse Noa (ci-dessus), qui avait représenté Israël à l’Eurovision en 2009, s’est elle aussi exprimée. Dans le cadre d’un concert donné à Buenos Aires, en Argentine,  Noa s’est déclarée en faveur de Tel Aviv comme ville-hôte du Concours 2019. Pour elle, Tel Aviv est un endroit plein de vie, de joie et de bonheur ; un endroit ni politique, ni polémique. Elle trouve que l’Eurovision est à son image, festif et non politique. D’où sa préférence pour Tel Aviv. Selon elle, le Concours ne pourra être organisé à Jérusalem que lorsque la paix y sera revenue.

Autre personnalité à s’être exprimée : le premier ministre turc Binali Yildirim (ci-dessus). Ses propos sont pour le moins extrêmes. Monsieur Yildirim estime en effet que l’Eurovision est devenu une vaste machine de propagande idéologique. Selon lui, le vote a été manipulé, afin d’accorder la victoire à Israël et d’organiser l’événement à Jérusalem en 2019 pour humilier les musulmans et attiser leur colère.

Pour preuve de ces affirmations, Monsieur Yildirim met en avant deux arguments. Primo, le nouveau système de vote, incompréhensible au point que la victoire peut être attribuée à qui l’on veut. Secundo, la médiocrité de la proposition israélienne. Selon lui, Netta et sa chanson étaient mauvaises, mais ont quand même remporté la victoire.

Voilà qui ne calmera pas les multiples rumeurs. La dernière en date a été émise par le producteur du Concours 1999, M. Arale Goldfinger. Dans une interview avec Mako, M. Goldfinger a affirmé que l’UER est à ce point préoccupée par la situation politique à Jérusalem et en Israël, qu’elle préparerait un plan de repli. Selon M. Goldfinger, de plus en plus de responsables de l’Union estimeraient ne pas pouvoir organiser le Concours en Israël, l’an prochain. Ils songeraient à en attribuer l’organisation à l’Autriche à la place. M. Goldfinger doute que cela se produise réellement, mais assure que l’UER examine sérieusement cette option.

(avec la collaboration de Pauly)