Jon Ola Sand l’avait pressenti dans une interview accordée à la télévision norvégienne : l’organisation de l’Eurovision 2019 s’annonce difficile. Le superviseur exécutif songeait alors aux questions financières et structurelles, la télévision publique israélienne venant à peine d’être refondée.

Vous avez appris, dans des épisodes précédents, que le Ministre de la Santé israélien, Yaakov Litzman, avait demandé un respect strict du shabbat et que d’autres avaient appelé au boycott d’Israël. Depuis, d’autres motifs de préoccupations se sont ajoutés. Le premier d’entre eux étant les fausses informations propagées sur les réseaux sociaux, quant au lieu, à la date et aux accommodations. Certains fans ayant été poussés à déjà réserver vols et hôtels, l’UER a dû procéder à une première mise au point. Le compte Twitter officiel du Concours a donc publié un message déconseillant d’effectuer les premières réservations et enjoignant d’attendre les confirmations officielles.

https://twitter.com/Eurovision/status/998907505404252160

Ensuite, selon Haaretzl’UER s’inquiète d’une possible politisation du Concours. Cette semaine, deux autres ministres israéliens ont fait couler beaucoup d’encre. La Ministre de la Culture et des Sports, Miri Regev, et le Ministre des Communications, Ayoub Kara, ont déclaré vouloir être impliqués personnellement, avec tout leur ministère, dans l’organisation de cet Eurovision 2019. Cela n’a apparemment pas plu aux responsables de l’UER. En effet, selon le règlement, c’est le diffuseur public seul qui organise le Concours.

Le même Ayoub Kara avait fait se lever bien des sourcils en affirmant vouloir inviter tous les pays arabes et du Golfe à Jérusalem, l’an prochain, pour participer au Concours, citant même précisément Dubaï et l’Arabie Saoudite. Or, le Ministre n’a aucune autorité pour envoyer ce genre d’invitation. Par ailleurs, comme vous le savez, l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, la Lybie, le Maroc et la Tunisie sont membres actifs de l’UER, mais se refusent à participer à l’Eurovision. Quant aux autres, seuls Oman, l’Iran et la Syrie sont membres associés de l’Union.

Enfin, selon Maariv, l’UER s’inquiète réellement d’un possible boycott israélien des autres diffuseurs. Il semblerait que lors de la première réunion entre les responsables de l’Union et ceux de la télévision publique israélienne, les premiers aient souligné aux seconds leurs craintes à ce propos, si l’Eurovision 2019 était effectivement organisé à Jérusalem. L’UER souhaite vivement que l’organisation israélienne prenne cette question en considération et minimise tout risque de défection.

Irons-nous donc à Jérusalem l’an prochain ? La question demeure encore en suspens…