Le site capital.fr a fait paraître un article fort intéressant sur le coulisses de l’Eurovision, et surtout sur son aspect financier.

Alors qu’il y a encore quelques années, les maisons de disques claquaient la porte au nez des organisateurs français de l’Eurovision, aujourd’hui elles se battent pour voir un de leur poulain sur la prestigieuse scène européenne. Car c’est une aubaine. Pour Guillaume Silvestri, producteur du label indépendant Low Wood et manager de Madame Monsieur, c’est carrément un cadeau du ciel : “Ils sont invités partout, de Hanouna à Drucker en passant par Yann Barthès, ils tournent dans toute l’Europe, ça n’arrête pas.”

Niveau chiffre d’affaires, c’est également excellent : une troisième place dans les meilleurs ventes de singles, et une chanson qui fait partie des 20 titres les plus diffusés en radio depuis plusieurs semaines.

L’article nous apprend également combien France Télévisions dépense pour le Concours. Au total, la facture s’élève à un million d’euro. Selon capital.fr, les frais de contribution pour passer directement en finale se montent à 392.000 euros. Le reste concerne l’émission en elle-même : salaire des commentateurs (Stéphane Bern perçoit 4.000 euros pour ses trois jours sur place), le salaire permanent d’une personne qui coordonne l’événement à l’année (on suppose qu’il s’agit d’Eduardo Grassi), les castings jusqu’au grand soir et les frais de déplacement de la délégation française qui compte 40 personnes.

C’est donc un coût de 600.000 euros qui revient à France 2 pour les trois soirées (hors contribution). C’est à peu de chose près ce que la chaîne dépense pour un divertissement du samedi soir. Sachant que l’Eurovision sera sans doute plus suivie qu’une émission de Patrick Sébastien (en tout cas on l’espère), le Concours est donc une affaire très rentable pour France 2.

Mais l’Eurovision, c’est aussi des recettes. On estime à 300.000 le nombre d’appels et de SMS surtaxés qui partiront de France pour les votes et 70.000 euros de droits seront générés pour la Sacem, par les trois minutes de Mercy chantées en direct ce soir. C’est plus que le coût de la robe estonienne.

Et si la France gagnait et organisait l’événement ? Le bon financement d’un concours reste un sujet périlleux. Tout dépend de la façon d’organiser l’événement. Jon Ola Sand l’admet : « Vienne s’en est très bien sortie, Malmö, en Suède, a retiré beaucoup de bénéfices touristiques, mais, pour Copenhague, l’affaire a été nettement moins rentable. »  On se souvient que le Danemark avait explosé son budget avec un coût estimé à 45 millions d’euros, pratiquement le double d’un budget dit « normal ».

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