Image-1Hier soir, contre toute attente, l’Ukraine bat la Russie et l’Australie et remporte le 61ème Concours Eurovision. On le savait déjà, la chanson de Jamala, 1944, évoque la déportation des Tatares de Crimée par Staline. Les paroles de cette chanson sont bouleversantes et, en lisant entre les lignes, on pourrait presque dire qu’elles se réfèrent d’une certaine manière à l’annexion de la Crimée par la Russie en mars de l’année dernière.

La victoire ukrainienne a soulevé un tollé de protestations chez les Russes. « Ce n’est pas la chanteuse ukrainienne Jamala et sa chanson 1944 qui ont remporté l’Eurovision 2016, c’est la politique qui a battu l’art », s’insurge le sénateur Frantz Klintsevitch, appelant à un boycott de la Russie pour le prochain Concours qui se déroulera en Ukraine.

Konstantin Kossatchev, le président du comité des Affaires étrangères du Sénat, pousse le vice jusqu’à dénoncer ce dont la Russie bénéficie chaque année à l’Eurovision : « c’est la géopolitique qui a pris le dessus », a-t-il déclaré ajoutant sans une once de honte : « ce dont l’Ukraine a besoin, de manière vitale, c’est de paix. Mais c’est la guerre qui a gagné ». Gonflé !

Les médias aussi s’en mêlent. Le tabloïd Komsomolskaïa Pravda titre ce matin : « Comment le jury européen a volé la victoire de Lazarev » et demande l’annulation des résultats en raison du contenu « politique » de la chanson de Jamala.

Enfin, loin de toutes ces considérations politiques, le chanteur Sergueï Lazarev a félicité Jamala pour sa victoire dans une vidéo.