Ce samedi, aura lieu la grande finale de l’Eesti Laul 2019. L’Estonie se choisira son représentant pour Tel Aviv, qui succédera à Elina Nechayeva. Voici donc l’heure pour nous d’examiner les douze finalistes estoniens et de confronter nos opinions à leur endroit.

LES LOREEN

Commençons par mon avis personnel sur la question. Bien entendu, cela n’est que mon opinion subjective sur la question. Si vous différez en la matière, exprimez-vous dans les commentaires.

Loreen reste admirative de cette sélection estonienne. Néanmoins, choisir étant renoncer, Loreen a éprouvé quelques difficultés à départager les forces en présence…

Sissi – Strong

Voix unique, remarquable, troublante. Marque d’emblée. Excellente prestation vocale en direct. Principal attrait de cette proposition. Bon morceau, bien produit, dans l’air du temps. Permet à Sissi de démontrer l’amplitude de son talent. Ne manque pas d’efficacité, mais bien d’originalité. Reste dans le cadre conventionnel de la radio-pop actuelle. Se transposerait bien à l’Eurovision. Risque cependant de ne pas marquer suffisamment les téléspectateurs.

Lumevärv ft. Inga – Milline päev

Très bonne composition, fraîche, représentative de la scène estonienne contemporaine. S’apprécie en version originale. Ensemble dansant et primesautier, léger et acidulé. Très agréable. Pont musical un chouïa trop long. Prestation vocale réussie dans les conditions du direct. Représenterait l’Estonie avec honneur à Tel Aviv. Nécessiterait quand même une mise en scène élaborée pour marquer le coup, ainsi qu’un crescendo dans sa seconde partie. Car assez linéaire en l’état, mais beaucoup de potentiel.

Victor Crone – Storm

Excellent morceau, frais, dynamique, très eurovisionesque, susceptible de plaire au plus grand monde, sans être manufacturé, ni sans âme. Beau crescendo. Serait un autre excellent choix et une autre très bonne proposition estonienne. Hélas, prestation vocale en direct, pas convaincante pour un sou, surtout quand les notes hautes débarquent. Rien de perdu : Victor possède encore temps et marge pour travailler et élever le tout. À noter : effets spéciaux remarquables à retenir absolument si choisi pour Tel Aviv.

Kerli Kivilaan – Cold Love

Petite ballade en coton ouaté. Belle composition avec guitare. Authenticité, dépouillement sincère. Très belle interprétation en direct. Très bien dans son genre. Mais justement : genre assez rebattu à l’Eurovision. Déjà entendu vingt-mille fois et sans effet remarquable. Ne ferait pas honte à l’Estonie, mais ne l’avancerait à rien. Cependant me fait penser à Ryan O’Shaughnessy. Si choisi, nécessiterait effectivement mise en scène de génie pour s’imposer. Bref, honnête et droit, mais il y a mieux et plus marquant.

xtra basic & Emily J – Hold Me Close

Dans la même veine que Lumevärv, mais un cran en-dessous. Composition intéressante, belle voix, très bonne prestation vocale. Cependant plus anonyme, moins personnel, moins marquant, moins de relief, d’effets remarquables. Fini par être répétitif et lassant. Encore une fois, ni ridicule, ni honteux. Dans l’ombre d’autres propositions plus remarquables et plus brillantes.

Kadiah – Believe

Autre ballade, cette fois susurrée, sous les violons et violoncelles. Émouvant et choupinou. Bien produit, bien interprété. Interprète pleine d’avenir. Reste cependant un morceau sucré et curieux. Ni vraiment ringard, ni vraiment actuel. Sorte d’hommage aux ballades des années 70, à la Carpenters. Ajoute de la diversité musicale à cette sélection et pourrait trouver son public à l’Eurovision. Réserverais tout de même cela pour un téléfilm romantique. Pense qu’il y a plus percutant et amusant.

Synne Valtri – I’ll Do It My Way

Schlager estonien de la plus belle eau, brassant moult clichés musicaux. Nous ramène au Melodifestivalen des années 2000. Me fait curieusement penser au duo Carola/Andreas. Sorte de plaisir coupable nostalgique. Efficace dans son créneau. Plutôt à éviter pour l’Eurovision, car en retard d’une décennie. Notez prestation vocale impeccable. Chanteuse expérimentée avec très belle voix. À réécouter hors-Saison pour raviver la flamme des super-samedis et des bons moments passés alors.

Stefan – Without You

Ballade nostalgique au piano, portée par très bon interprète. Voix et interprétation remarquables. Refrain intéressant. Belle proposition, hélas peu surprenante. Formule déjà trop expérimentée à l’Eurovision. Manque de nouveauté, d’originalité pour s’imposer. Manque d’une approche novatrice de la ballade au piano. Fini par se répéter et par se traîner en longueur. Pas l’année des ballades à l’Eesti Laul

The Swingers, Tanja & Birgit – High Heels In The Neighborhood

Irrésistible dans son genre. Plaisir coupable défendable. Composition retenant l’attention dès la première note. Son restant dans la tête. Ambiance et bonne humeur assurées. Porté par deux chanteuses professionnelles. Prestations vocales parfaites en direct. Fédérateur et non clivant. Susceptible de mettre le feu au public du Convention Center. Serait une excellente proposition de la part de l’Estonie. Et puis revoir Birgit ET Tanja… Bémol tout de même : facile et légèrement décalé avec l’air du temps. Curieux de voir le vote final…

Uku Suviste – Pretty Little Liar

Excellent morceau, retenant immédiatement l’attention lui aussi. Dans la lignée des meilleures propositions estoniennes à l’Eurovision. Juste milieu entre accessibilité immédiate et construction élaborée. Beau crescendo, très bel interprète, bonne interprétation en direct. Mais mise en scène idiote. Peu importe la danseuse, on ne veut qu’Uku, Uku et encore Uku, qui arrive bien trop tard. À revoir… Reste un excellent choix potentiel.

Inger – Coming Home

En version studio, très belle chanson. Agréable à écouter, nostalgique sans être datée, accessible sans être honteuse. L’ai retenue sur le champ. Par contre, en direct… Douloureux… Interprétation crispante et pénible. Devient soudain rebutant. Du coup, ne sais plus trop quoi en penser… Chanson reste bonne, mais absolument aucune envie de la réécouter… Occasion manquée. Plutôt à éviter pour Tel Aviv…

Sandra Nurmsalu – Soovide puu

Vient compléter harmonieusement cette sélection estonienne. Apporte de la diversité musicale et une proposition alternative. Composition élégante et féerique. Sandra, constante dans la perfection vocale. Très belle interprétation. Ravira ses fans et les amateurs du genre. À mes yeux, meringue new-age pour séance de néo-méditation. Suscite plus des sourires entendus que des applaudissements francs. Autre proposition à revoir hors-Saison, en attendant l’Eesti Laul 2020.

Sur ce, qu’en penser ? Bonne nouvelle : il n’y aura pas de véritable mauvais choix. Cet EL 2019 est un bon cru comportant des propositions intelligentes et susceptibles d’une vie en-dehors de l’Euromonde. Choisir sera une question de goût et d’affinités. Moins bonne nouvelle : en l’état, aucun morceau ne s’impose de manière claire et évidente. Espérons que les artistes affinent leur prestation et leur mise en scène pour cette finale, histoire d’y voir plus clair et d’étonner.

Quant à moi, j’hésite… Si seulement Victor Crone avait été plus solide vocalement… Si seulement High Heels In The Neighbourhood avait été musicalement plus innovant… Si seulement Milline päev avait été plus élaborée… Bref, pour l’heure, je me rallierais plutôt à Uku Suviste et son très bon Pretty Little Liar. À condition toutefois de revoir le visuel et de nous proposer quelque chose de plus futé sur ce plan…

LE SONDAGE

À votre tour à présent de vous exprimer ! Donnez-nous votre avis.

Sur ce, rendez-vous samedi pour la grande finale !