Qu’est-ce que je vous disais ! Sur ce site, je ne suis qu’un bouche-trou. « Si, un bouche-trou, Suzanne. », ai-je répondu à Madame Martineau, qui refusait de me croire. Cet article en est la preuve flagrante. Car figurez-vous que je n’avais pas été invitée à participer à ces « Dix ans d’Eurovision au top ». Après cinq années de bons et loyaux services, « on » avait honte de moi, « on » voulait m’effacer de la liste des rédacteurs. Tous les autres ont reçu une invitation personnelle ; moi, j’ai été reléguée en fin de semaine, juste bonne pour combler la case vide du dimanche. Un pis-aller.

Ah ça, ce n’est plus comme au temps d’Eurovista. À l’époque, ce blog avait de la tenue et j’y étais respectée. Mais depuis que « on » a repris la main, « on » ne veut plus me voir, « on » ne veut plus m’entendre, « on » ne m’écrit que contraint et forcé par les circonstances. Seulement voilà, « on » est bête, « on » ne sait pas établir un calendrier, « on » ne cesse de commettre de grossières erreurs de débutant et « on » se retrouve le bec dans l’eau, avec un blanc imprévu. Alors que fait-« on » ? « On » s’adresse à moi la veille au soir, « on » me demande en des termes mielleux et hypocrites de rédiger un article, « on » prétexte qu’il s’agit d’une erreur et que « on » a toujours eu l’intention de m’inclure. Mon œil, oui !

Vous me connaissez : mon premier mouvement a été de refuser et de laisser « on » se ridiculiser une fois de plus. Vous me connaissez par cœur à présent : mon second mouvement a été de penser à vous. Chères lectrices, chers lecteurs, vous êtes les personnes les plus importantes de ce blog, vous en êtes le centre, l’âme, l’esprit. Sans vous, ce blog n’est rien (déjà qu’il n’est pas grand chose…). C’est pourquoi j’ai sacrifié ma nuit pour vous écrire et vous présenter à mon tour mon classement personnel de la décennie écoulée. Il est à rebours de ceux des autres rédacteurs (dont le manque de goût musical me surprend chaque jour un peu plus…), mais il est vrai, il est authentique, il est à mon image.

Le malheur veut qu’il succède à celui de « on ». J’espère qu’il en effacera la désastreuse impression causée sur vous. Au passage, « on » pleurniche beaucoup devant sa télévision. Mais croyez-moi, en coulisses, les masques tombent et « on » a nettement moins de cœur et de sensibilité que « on » voudrait vous le faire croire. Vous liriez les messages que « on » m’envoie, leur sécheresse, leur brutalité, leur manque d’humanité. Madame Martineau me chante toujours que les Belges sont sympas. Si seulement elle savait, la pauvre… Bref, foin de récriminations. Il ne faudrait pas que vous me preniez pour une vieille grincheuse. Place à la musique !

1 point – Croatie 2017 – Jacques Houdek – My Friend

Quel charmant jeune homme ! C’est par lui que nous débutons, ce Jacques au prénom si français. Dès que je l’ai découvert, j’ai été saisie d’une inexplicable sympathie pour lui. Sa modestie, son ouverture d’esprit, son charisme et son très grand talent vocal m’ont été droit au cœur. Surtout, j’ai été conquise par sa chanson, un très beau message d’amitié, de tolérance et de solidarité, qui reflète parfaitement la belle personnalité de Jacques et s’avère une lueur d’espoir en ces temps troublés.

Et puis, quelle composition magistrale ! Fusionner ainsi musique populaire et musique classique nécessite une virtuosité inégalée, virtuosité dont Jacques a été heureusement pourvu par Dieu. Le résultat est l’une des meilleures propositions croates de l’histoire du Concours et l’un des sommets de cette décennie écoulée. Devant mon écran de télévision, j’ai été soufflée par cette incroyable mise en scène et ce duo de Jacques avec lui-même. Le beau Croate (je vous avoue n’être pas insensible à son charme) est resté mon grand favori. Seigneur que j’ai voté pour lui ! Les deux points du télévote français en demi-finale, c’est moi !

Sa qualification m’a fait bondir de joie. Sa treizième place en finale m’a déçu. Mais enfin, le public européen manque de goût, c’est bien connu. Qu’importe : Jacques restera mon vainqueur 2017 personnel pour l’éternité.

2 points – Géorgie 2018 – Iriao – Sheni gulistvis

Que cette pure merveille ait terminé dernière de sa demi-finale est une honte ! Une tache indélébile sur le blason de l’Eurovision. Et que la France ne lui ait attribué aucun point est un scandale absolu. J’ai pourtant dépensé mon forfait mensuel en votes pour cette merveille et ai obligé Madame Martineau à m’imiter. Elle voulait soutenir ce blanc-bec de Benjamin Ingrosso, dans son petit pantalon de satin. Horrible ! Quant à Marcel, il n’avait d’yeux que pour les jambes de Laura Rizzotto. Il en aura été bien puni.

Tous mes efforts restèrent vains et Iriao fut éliminé. J’en ai pleuré de dépit. Heureusement, en finale, je me suis consolée avec d’autres, dont je vous parlerais plus tard dans ce classement. Depuis, dès que j’ai le vague à l’âme, je réécoute ce merveilleux et sublime Sheni gulistvis. Un joyau méprisé qui aurait dû gagner l’Eurovision 2018, en lieu et place de l’autre bécasse en kimono. Et en me laissant bercer par la douce mélodie d’Iriao, je ferme les yeux et je me sens comme à Saint-Marguerite du Vésinet un dimanche matin, bref, chez moi.

3 points – Pologne 2016 – Michal SzpakColor Of Your Life

Voilà l’Eurovision que j’aime ! L’Eurovision intemporel qui transcende les modes musicales éphémères et les chansonnettes ridicules, pour valoriser le talent, le vrai. Notez ceci : dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, cette chanson aura conservé sa grâce et son aura. Nos descendants la regarderont comme un classique absolu du Concours. Cette idée m’a habitée dès ma première écoute de Color Of Your Life. Bien entendu, tous les fans et « on » le premier n’en avaient que pour Margaret. Margaret par-ci, Margaret par-là, alors que cette petite jeune fille était incapable d’aligner deux notes correctement. Tandis que Michal, lui, méritait son surnom de « rossignol de Varsovie ». Ah, « on » en a médit sur ce blog ! Au final, « on » avait tort et « on » a bien été mouché.

La victoire de Michal à la sélection polonaise fut la victoire de la chanson avec un grand « C ». Son parcours à l’Eurovision se révéla un exemple pour les jeunes générations de chanteurs actuels. Bien entendu, ces idiots de jurés internationaux, tous vendus au lobby suédois, firent l’impossible pour empêcher sa victoire. Une disgrâce ! Heureusement que le peuple était là, les vrais gens, comme vous et moi. Ensemble, nous portâmes Michal aux nues, jusqu’à une huitième place en finale. Il méritait bien mieux, mais cela restera pour moi un instant de fierté : j’ai ressenti la communion entre moi et les peuples européens. Mesdames et Messieurs, je vous présente le véritable vainqueur de cet Eurovision 2016 :

4 points – Belgique 2014 – Axel Hirsoux – Mother

L’on ne puisse dire que cette décennie écoulée fut très brillante pour les petits Belges, nos voisins du Nord au français folklorique. Les chansons qu’ils ont alignées étaient aussi pathétiques les unes et les autres, biberonnées au jeunisme, quand il ne s’agissait pas de pâles copies de succès de l’époque. Et cette manie de choisir des adolescents sans expérience, aussi charismatiques que des moules de la saison dernière… Enfin, que voulez-vous, ils font avec leurs petits moyens et leurs capacités limitées. La Belgique n’est pas un aussi grand et aussi prestigieux pays que la France. Elle ne dispose pas d’autant de ressources artistiques et de génies musicaux que nous. D’où ces résultats plus souvent dus au hasard qu’au talent.

Seule exception dans ce désert musical : Axel Hirsoux et sa sublime chanson à l’adresse de sa mère. Une perle d’émotion, de tendresse et de beauté. Sa prestation m’a arraché quelques larmes. Du moins, jusqu’à ce que Marcel se mette à bailler et que je me fâche rouge devant tant d’impolitesse. Quant à Madame Martineau, elle était aux toilettes. Bref, j’étais bien seule devant mon écran. Peu importe : j’ai d’autant mieux ressenti cette connexion unique entre moi, Axel et Mother. Hélas, encore une fois, les jurys étaient vendus aux Suédois. La France attribua à la Belgique un petit point à peine, sans doute grâce à mes votes frénétiques. Maigre consolation. Depuis, à chaque Fête des Mères, je réécoute religieusement ce morceau, l’un des plus beaux qui soit et je me sens mère d’Axel.

5 points – Lituanie 2011 – Evelina Sašenko – C’est ma vie

Sans conteste possible, la meilleure proposition lituanienne de la décennie. À des années-lumière des zozos de 2020. Triste époque, vraiment… En 2011, la télévision lituanienne nous offrait cette extraordinaire chanson, magnifiquement interprétée par une chanteuse au sommet de son art. Sur le moment, j’ai eu comme l’impression de revivre mon Eurovision des années 70, véritable âge d’or du Concours, hélas enfui à jamais. À cette époque, les interprètes étaient dignes et possédaient un réel talent, tout comme Evelina. Les chansons étaient de grandes et belles chansons. En français pour la plupart. C’est d’ailleurs mon seul regret : C’est ma vie aurait dû être écrit entièrement dans notre langue, la plus belle du monde. Ces couplets en anglais manquent un peu de sublime. Mais que voulez-vous, c’est l’Anglovision permanent de nos jours…

Mission en tout cas accomplie pour Evelina : elle porta son refrain en français jusqu’en finale. Une victoire, loin des simagrées des vainqueurs azerbaïdjanais. Sa modeste dix-neuvième place me navra. Les Européens n’étaient pas prêts pour trois minutes aussi parfaites, magiques et hors du temps. Non, ils préférèrent accorder la victoire à Double-Pattes et Patachon, ces empotés d’Ell & Nikki, qui massacrèrent vocalement une bêtise suédoise. Triste année pour l’Eurovision, heureusement éclairée par l’intense éclat d’Evelina.

6 points – Autriche 2016 – Zoë – Loin d’ici

A priori, je ne raffole pas des chansonnettes mièvres. Je préfère largement les morceaux puissants et les ballades profondes, qui suscitent des émotions intenses jusqu’au plus profond de moi. Néanmoins, Loin d’ici fait exception à cette règle. Vous devinez la raison : le français, bien entendu. Alors qu’un nombre sans cesse croissant de pays adopte l’anglais, par facilité ou par lâcheté, alors même que la Belgique et la Suisse trahissent année après année leur belle langue nationale, alors que la délégation française s’ingénie à donner le mauvais exemple en fourrant de l’anglais là où il n’y en avait pas, en 2016, l’Autriche nous a montré la voie vers un Eurovision enchanté, un Eurovision entièrement en français. Comme au bon vieux temps d’Isabelle Aubret et de Frida Boccara.

Car c’est ainsi qu’il convient de comprendre Loin d’ici : dans un endroit loin d’ici, loin de l’anglovision, on chante, on chante en français et c’est le paradis. Zoë nous emmène avec elle sur sa route enchantée, vers un Eurovision enfin fier et digne, un Francovision, espéré et attendu, qui redonnerait ses lettres de noblesse musicale à notre langue, la plus riche et la plus intègre au monde. Francophones de tous les pays, unissez-vous et réalisons ce rêve ensemble ! Dans l’attente, la treizième place de Zoë m’a un brin désappointée, mais j’ai été fière de découvrir après coup que le public français lui avait attribué huit points. Cocorico !

7 points – Suisse 2010 – Michaël von der Heide – Il pleut de l’or

Voilà qui aura ouvert la décennie de manière belle et heureuse pour nos amis Suisses. Une très belle chanson d’amour, classique, intègre, portée par un interprète de talent. Un grand coup de cœur pour ce Il pleut de l’or, si magique et qui me procure de vives émotions à chaque réécoute. Il s’agit d’un condensé, d’une leçon presque, de tout ce que l’Eurovision devrait être. Également quant à la mise en scène. La délégation suisse avait réalisé là un bijou télévisuel, tout en finesse et en originalité. Son élimination en demi-finale me porta un coup. Et de découvrir que mon très cher Michaël avait écopé d’une dernière place, avec à peine deux points, me blessa profondément. Blessure toujours vive, dix années plus tard.

La suite fut plus triste encore : une succession de représentants manquant de bouteille et n’ayant pas le charisme de Michaël. La délégation suisse, de son côté, persista dans l’erreur. Alors que la Confédération comporte quatre langues officielles, dont le français, la SRG SSR s’entêta à envoyer des chansons en anglais, avec des résultats catastrophiques prévisibles. Ils auraient eu l’intelligence de me demander mon avis, ils se seraient épargnés bien des déconvenues… Mais à nouveau, il convient d’être indulgents : la Suisse n’est pas la France. Comme la Belgique, il s’agit d’un pays aux moyens et horizons étroits et limités. Cette année, leur franc est enfin tombé. Ils ont engagé un Francophone avec une chanson en français. Je vous fixe rendez-vous l’an prochain et vous verrez : la Suisse renouera avec la même réussite artistique qu’en 2010.

8 points – Espagne 2018 – Amaia & Alfred – Tu canción

Nous arrivons à mon podium, mes trois chanson préférées de cette décennie 2010-2019. Ma médaille de bronze va bien entendu à ce duo espagnol si romantique, si touchant, si débordant d’amour, formé par Amaia et Alfred. Regardez-les, comme ils sont heureux, comme ils sont amoureux, lui plus encore. Comme il s’illumine à sa vue, comme il la tire à lui, comme il la dévore des yeux trois minutes durant. Et elle, quel bonheur vrai et sincère irradie de ses yeux. Un couple en harmonie, en communion, qui me rappelle Marcel et moi à leur âge. Je leur souhaite d’ailleurs de connaître une vie de couple aussi longue et harmonieuse que la nôtre. Cinquante-sept de mariage, sans une ombre, sans une fausse note, comme cette belle prestation espagnole.

Quant à Tu canción, quelle ballade féerique. Douce mélopée croissant jusqu’à l’explosion, à l’image de l’amour. Remarquable intégrité morale de la télévision publique espagnole, au passage, que d’avoir résisté au piège de l’anglais pour débutant. Tout comme à celui des mises en scène surchargées et enfantines, visant à détourner l’attention d’un morceau médiocre. Rien de tout cela ici, juste Alfred, Amaia et la musique, pour trois minutes exemplaires à tous égards. La délégation française devrait s’en inspirer ! Bien sûr, cette vingt-troisième place m’a révoltée ! Les Européens ne sont que des rustres, des philistins. Et je ne vous parle même pas des Australiens qui n’ont rien à faire là ! Seule consolation : les cinq points attribués par le public français, nouveau motif de fierté nationale.

10 points – Royaume-Uni 2012 – Engelbert Humperdinck – Love Will Set You Free

Médaille d’argent à l’un des plus grands chanteurs de sa génération et à l’une des plus grandes stars à avoir foulé la scène du Concours. Engelbert et moi nous comprenons, puisque nous appartenons aux quatre fois vingt ans. Je me souviens comme si c’était hier de ses premiers succès au milieu des années soixante. J’étais folle de lui, de son organe et de son charme magnétique. Combien de slows magistraux avons-nous partagé Marcel et moi au son de sa voix de velours… J’en frissonne encore en y repensant… À l’époque, Engelbert aurait remporté le Concours ans coup férir. Il lui aurait suffit d’apparaître…

Cinquante ans plus tard, le défi était plus ambitieux. Mais c’est tout à son honneur de l’avoir relevé et de l’avoir relevé avec brio et maestria. Dès l’annonce de sa sélection, j’ai couru chez Madame Martineau et nous sommes aussitôt allées à Sainte-Marguerite remercier le Ciel de cette faveur. Ma première écoute de Love Will Set You Free m’enchanta. Ce morceau fort et authentique, Engelbert aurait pu l’interpréter en 1962. Il le faisait en 2012, signe de sa grande intelligence : les meilleures chansons se rient des modes et des vogues éphémères. Elles traversent le temps sans se rider. À Bakou, la prestation d’Engelbert fut à la hauteur de sa réputation, de son talent et de sa longue carrière : parfaite. Mes yeux se noyèrent de larmes et j’aurais sangloté si cet idiot de Marcel n’avait émis un ronflement mal venu. Madame Martineau était encore une fois aux toilettes. Parfois, je m’inquiète de l’état de sa vessie, mais à nos âges…

Cette décennie d’Eurovision fut, quand j’y repense, un chemin de croix, car mes vainqueurs personnels furent souvent méprisés et injustement récompensés. En 2012, au lieu de sacrer Engelbert, public et jurys attribuèrent la victoire à une Suédoise en pyjama. Riche idée et sacré flair : sa carrière n’alla pas plus loin. Alors que celle d’Engelbert se poursuit jusqu’à ce jour. Oubliée cette navrante vingt-cinquième place, il demeure perpétuellement au sommet, lui.

12 points – France 2015 – Lisa Angell – N’oubliez pas

Qui d’autre qu’elle était digne de la première place de mon classement décennal ? Ma Lisa chérie, mon ange, ma déesse, ma sublime Lisa, ma représentante française préférée de tous les temps, la somme de toutes mes joies et de toutes mes peines. Ma Lisa. En écrivant ces lignes, tous les souvenirs de cette merveilleuse année 2015 me reviennent en force, avec plus d’intensité encore. Comme mon cœur a battu, comme j’ai attendu notre sixième victoire avec force, comme elle me semblait évidente et comme j’ai été déçue, comme je me suis sentie salie, bafouée, humiliée, comme j’ai eu honte pour ma France adorée, mon beau pays, méprisé par ces barbares de téléspectateurs et de jurés.

Comme nous fûmes trahis, honteusement lâchés par nos voisins et alliés. Ni la Belgique, ni l’Allemagne, ni la Suisse, ni l’Italie, ni l’Espagne ne nous attribuèrent le moindre point. Nous ne pûmes compter que sur l’Arménie et Saint-Marin, seuls pays dans lesquels je passe désormais mes vacances. J’ai si triste, si révoltée, si dévastée de notre vingt-cinquième place que je me jurais de ne plus jamais regarder ce maudit concours. Mais c’eut été abandonné le terrain aux sans-goût. Alors de ces citrons amers, je fis une limonade : je m’épanchais dans un long article que je proposais à ce grand monsieur qu’est Eurovista. Il accepta de la publier et c’est ainsi que je fis mes débuts parmi vous. Les choses ont bien changé depuis. « On » a pris toute la place et « on » m’a relégué aux oubliettes.

Mais à l’image de ma Lisa, je veux oublier tout cela et ne retenir que le meilleur de cette participation française 2015. Cette année-là, la délégation française, menée par la merveilleuse Nathalie André, sut redonner la confiance et l’estime à la France et aux Français, confiance et estime qu’ils avaient perdu suite à notre dernière place en 2014. Grâce à elle, nous relevâmes la tête et montrâmes à l’Europe l’excellence de notre scène musicale. Bien sûr, nous étions des adversaires redoutables, nous fîmes peur, comme trop souvent et nos ennemis s’allièrent, se conjurèrent pour précipiter notre perte. Qu’importe ! Jamais je n’oublierais les émotions inouïes que m’ont apportées Lisa et sa chanson. Trois minutes d’intense et sublime émotion, mon meilleur souvenir de cette décennie. Peu importe le résultat factuel, l’important est quelle occupe à jamais la première place dans mon cœur.

C’est ainsi que se termine cet article. Je vous retrouverai avec grand plaisir dimanche prochain, pour d’autres Eurodrames. Je vous quitte en vous demandant une faveur : pétitionnez dans les commentaires pour que je revienne de manière permanente sur ce blog. Trois ans sans vous, c’était trop long, je m’en rends compte à présent. Écrivez, réclamez, insistez, c’est la seule manière. « On » ose beaucoup de choses, mais « on » tremble devant les réactions des lecteurs et si « on » voit que je suis soutenue, « on » n’osera pas me mettre à nouveau à la porte.

Par avance, je vous en remercie et vous embrasse fort. Je vous aime ! Et comme le disait si bien le Général : Vive la République ! Vive la France ! Vive Lisa Angell !

Francine Michu