L’Ukraine est un des grands pays de l’Eurovision. C’est le dernier avec l’Australie qui n’a jamais échoué en demi-finale depuis leur introduction. Mais ces succès ne sont pas exempts de scandales, car l’Ukraine est souvent secouée par ses bouleversements politiques.
Avant 2010…. l’Ukraine est une terre de succès. Participant depuis 2003, elle gagne dès la première année et se classe 2ème deux fois.
Mais en 2010, c’est la crise ! Fin 2009, en effet, le diffuseur NTU annonce la sélection en interne d’un artiste pas très connu, Vasyl Lazarovych. Les fans sont assez surpris… Une finale nationale lui est organisée pour départager 5 chansons. C’est « I love you » qui est choisie. Mais au mois de mars 2010, l’Ukraine connait de nouvelles élections présidentielles : le pro-russe Viktor Ianoukovytch est élu : sa première décision est de virer tout le management de NTU, et la première décision du nouveau management est de remercier Vasyl et d’organiser une nouvelle sélection nationale, en catastrophe, une semaine avant le dépôt officiel des chansons. Normalement, c’est interdit… Trois jours plus tard un casting a lieu au siège de NTU qui choisit 20 artistes dont Vasyl Lazarovych, rappelé sous la pression des fans qui ont eu du chagrin pour lui. Deux jours plus tard, la finale a lieu : la chanteuse Alyosha gagne la sélection avec « To be free », avec le même nombre de points que Masha Sobko. Sauf que dès le lendemain, il apparait que « To be free » est un vulgaire plagiat d’une chanson américaine. L’Ukraine n’a donc aucune chanson à présenter au meeting des chefs de délégation le 22 mars, mais elle reçoit un délai supplémentaire et présente « Sweet people » le 24. Après toutes ces péripéties, Alyosha termine quand même 10ème, avec une campagne de promotion en faveur de l’écologie, et un clip tourné en partie à Tchernobyl.
Et 2011 n’est pas mal non plus… NTU se lance dans une longue sélection pour choisir le successeur d’Alyosha. Ont lieu 5 séries de 6 ou 7 chansons où sont qualifiées 5 ou 6 chansons, puis trois demi-finales avec un seul éliminé. Au cours des étapes, quatre filles se détachent : Anastasia Prikhodko qui a représenté la Russie en 2009, Jamala, Zlata Ognevich et Mika Newton. Puis a lieu la grande finale au cours de laquelle deux artistes sont disqualifiés en direct… Mika Newton gagne haut la main devant Zlata et Jamala. Sauf qu’après la finale, des jurés ont révélé que le vote avait été truqué. On propose donc de refaire une nouvelle finale nationale avec le top 3 : Jamala refuse alors, en disant que les votes seraient encore truqués et qu’elle ne chercherait plus à participer à l’Eurovision. Zlata refusant aussi, Mika Newton part à Düsseldorf. Sa chanson n’est pas très appréciée par les fans, mais avec un remix et un tableau figurant la sand-artist Ksenia Semenova, l’Ukraine termine 4ème.
La sélection 2012 est plus calme : une seule finale de 21 chansons, intitulée « Vidir », remportée haut la main par Gaitana, sur le favori des fans, Max Barskih. La chanson de Gaitana devait servir de promotion à l’Euro organisé en Ukraine et en Pologne termine 15ème, ce qui est une contre-performance pour le pays.
Nouveau Vidbir en 2013, qui voit le retour de Zlata Ognevich, immédiatement considérée comme la grande favorite avec « Gravity ». Elle remporte très haut la main la finale devant Dasha Medova et Eduard Romanyuta.
Zlata termine à une très belle 3ème place à Malmö. Nouveau Vidbir, similaire, en 2014 avec un duo de « fan favourites », neAngely. Mais elles ne sont que 5ème : la victoire revient à l’autre favorite, Maria Yaremchuk avec « Tick-Tock », devant l’ancienne candidate au JESC, Viktoria Petryk.
Maria et son danseur hamster terminent 6ème. Mais entre temps, l’Ukraine a connu une révolution, une destitution présidentielle, une annexion par la Russie, et une guerre territoriale à l’Est. Le pays annonce donc son retrait pour 2015. Il revient néanmoins en 2016, avec un Vidbir composé de deux demi-finales. On y retrouve Anastasia Prikhodko, NeAngely (renommés NuAngels), Viktoria Petryk et même Jamala, ainsi qu’une tripotée de jeunes artistes pop très modernes. Jamala remporte la finale grâce au public, devant les favoris du jury, The Hardkiss. Sauf que la chanson de Jamala, « 1944 » n’est pas n’importe quelle chanson : écrite par Jamala elle-même, elle raconte la déportation des Tatars de Crimée par Staline en 1944. Et les paroles, en anglais et en tatar, sont assez réminiscentes de l’annexion de la Crimée. La Russie proteste, mais 1944 va bien à Stockholm et remporte l’Eurovision, sans remporter ni les votes du jury ni ceux du public, mais Jamala a su faire passer son émotion à toute l’Europe…
Nouveau Vidbir en 2017 pour trouver un successeur à Jamala. Trois demi-finales sont organisées avec trois demi-finales et une finale à 6. Les fans n’ont d’yeux que pour Tayanna, mais elle est 2ème, derrière O. Torvald, pourtant ni favori du public ni du jury. Le vainqueur du télévote, Mélovin, est 3ème. C’est un choix qui ne s’avéra pas très judicieux… O. Torvald termine 24ème de la finale, c’est le pire score de tous les temps pour l’Ukraine.
Tayanna et Mélovin sont de retour au Vidbir 2018. Mais cette fois-ci Mélovin l’emporte, devant Tayanna encore 2ème… Quant à Mélovin, il doit se contenter d’une décevante 17ème place en finale.
Nouveau Vidbir en 2019 qui, lui, fera scandale. La chanteuse Maruv remporte la sélection devant Freedom Jazz et Kazka, mais aussitôt, elle reçoit un contrat du diffuseur national, désormais UA:PBC, stipulant qu’elle avait interdiction de se produire en Russie, d’improviser sur scène ni de communiquer avec un journaliste sans autorisation de la chaine, sous peine d’amande. Maruv refuse de signer le contrat et est évincée de l’Eurovision. UA:PBC se tourne donc vers Freedom Jazz puis Kazka qui déclinent tous l’offre. Le 27 février, l’Ukraine se retire donc de l’Eurovision, sur un parfum de scandale…
Depuis sa seconde victoire, l’Ukraine est donc un peu en panne. On attend le rebond très rapidement !
L’Ukraine est 5ème de la décennie avec 1359 points en finale.
Le top : la victoire de Jamala en 2016.
Le flop : la 24ème place d’O. Torvald en 2017.
Ah l’Ukraine et ses sélections nationales c’est toute une histoire, brillamment contée par Antoine..
Je suis rarement en pamoison devant les propositions ukrainiennes. Dur même de dégager un podium… pour moi ce serait Jamala suivie de Marija Yaremtchouk puis d’Aliosha.
L’Ukraine s’illustre souvent par ses mises en scène, l’homme hamster est une de mes préférées…
Je ne digère toujours pas le coup qu’a fait la télévision ukrainienne à Maruv !
Maruv aurait tellement mis le feu a tel aviv avec sa mise scène audacieuse, la victoire peut être même vu comment les votes ont été éclatés cette année.
Tellemnt dégoûté que je n’ai même pas envie de suivre leur sélection nationale, s’il y en a une, en 2020 !!
Ce pays est un vrai roman feuilleton à lui tout seul… j’ai adoré zlata et son gravity .. et aliosha impressionnante sur la scène seule … elle et cette voix..
On pourrait en faire un film… avec will ferrell…. ?
J’éviterai de parler de tous les scandales, je vais juste applaudir l’efficacité du pays au concours! C’est franchement un parcours de titans, et même si la Suède sera probablement en tête du classement de cette décennie, je trouve l’Ukraine bien plus audacieuse et méritante (à préciser que la Suède reste mon pays favori de manière générale).
En 2010 Alyosha a réalisé un live assez sobre mais tellement bon! Je l’aurais placée entre une 5è et 7è place plutôt que 10è. Au contraire en 2011 j’aurais placé Mika Newton tout juste 10è voir un rien en dessous.
2012: resultat très sévère pour une prestation bien réalisée, des titres bien pires cette année là ont fait mieux. 2013, 2014: résultats logiques à mon sens. 2016: Jamala n’était pas ma favorite mais sur mon podium. 2017: plantage total et mérité je pense. 2018: ça valait bien une place entre 10 et 15.
Quant à l’épisode 2019… nul doute que Maruv aurait été dans mon top 3 à Tel Aviv. Pas sûr cependant de vouloir la voir un jour au concours puisque je suis sa carrière de près et je la trouve moyennement sympathique. J’aime quand même bien ses chansons.
Mon préféré pour l’Ukraine, c’est le jeune qui était sur un chariot envahi de fleurs. Je voudrais savoir s’il continue à chanter.
Alors il s’appelle Adranik Aleksanian, et après recherches, il fait des apparitions de temps en temps et tente d’avoir une carrière de chanteur effectivement. 🙂
L’Ukraine, sa constance dans l’excellence des résultats, ses polémiques et son rapport très particulier à la démocratie eurovisionesque… Ah comme l’affaire Maruv me reste en travers de la gorge, à tel point point que j’en pleure tous les matins devant mon thé et que j’envisage très sérieusement de faire connaître à la France, que dis-je, au monde entier Siren Song à travers une reprise de ma création… Pom-pom-pom-pom… Bref, je m’égare!
Donc je tends à bien apprécier l’Ukraine au concours. Je valide pleinement les classements de Sweet People, Gravity, Tick Tock et 1944, qui m’a autant bouleversé que la prestation habitée de Jamala sur la scène de l’Ericsson Globe, de sorte que si je ne lui aurais peut-être pas attribué la victoire, je lui aurais assuré un top 5, voire un podium. J’ai également aimé Under The Ladder et sa presta un peu WTF qui ne méritaient pas à mon sens un classement aussi sévère, surtout de la part des jurés avec cette 26ème place ahurissante.
J’avais eu un peu de mal avec la chanson de 2011 à l’époque, bien que j’en avais fortement apprécié la belle et singulière mise en scène honteusement plagiée par la Moldavie cette année, mais j’ai appris à l’apprécier avec le temps pour l’atmosphère particulière qu’elle insuffle. Par contre, et seule exception de désamour, je déteste littéralement Be My Guest. J’ai beaucoup de sympathie pour Gaitana, pour ce qui est de la chanson et de la prestation, ça ne passe pas. Je la trouve désagréable et agressive, scandée plus que chantée dans son live azéri, musicalement aussi cheap que sa mise en scène: bref, j’étais d’accord avec les téléspectateurs qui l’auraient sorti en DF si les jurys ne l’avaient étrangement pas tant soutenue. Après, je ne suis pas scandalisé de sa qualif en finale, ni même de son classement, c’est vraiment une affaire de goût personnel, mais voilà, le titre m’est insupportable!
Sur ce, je m’en vais répéter la choré de Siren Song de ce pas! Pom-pom-pom-pom-POM…
Je suis encore une fois totalement en accord avec chaque point de ton commentaire cher Rem !
Petite rectification cher Antoine, l’Ukraine débute en 2003 mais ne gagne qu’en 2004, la deuxième année donc !
– Bizarrement, je reconnais volontiers que l’Ukraine propose des chansons modernes et de qualité mais je n’ai jamais eu de coup de coeur pour une chanson de ce pays, excepté pour …Melovin en 2018 que j’ai toujours adorée !
– J’ai donc du mal à établir un Top 3…
– Idem pour le FLOP 3 : il n’y a que deux chansons que je n’aime pas. D’abord celle de O’Torvald qui est vraiment insignifiante et celle que je déteste le plus ( et ça ne sera une surprise pour personne ici qui me lit régulièrement ) : il s’agit bien sûr de Jamala ! Oui, elle a bien gagné le concours, je suis bien obligé de l’accepter, mais pour moi, jamais j’ai détesté autant une chanson ukrainienne que celle-ci ! Je cherche encore pourquoi elle est parvenue à gagner…
– Loin de moi l’idée de nier ses horreurs de l’histoire et encore moins de les dénigrer ; mais il s’agit d’un concours de chanson, et si je fais abstraction du contexte historique, cette chanson n’est pas du tout à mon goût. Mais elle a gagné et personne ne peut changer cet état de fait…
Tayanna et Maruv sont actuellement à l’affiche du Danse avec les stars ukrainiens.
Maruv s’est déjà distinguée avec une chorégraphie très sexuelle …. au début c’est marrant mais je commence à me demander si elle a du talent pour toujours mettre en avant des provocations. Choquer le bourgeois et la mère de famille c’est une chose mais de là à ne jouer que cette partition ….