Si vous avez besoin d’une bonne dose de soleil et de joie de vivre, l’artiste qui va suivre est fait pour vous. S’il se présentait à l’Eurovision, il pourrait bien réchauffer le cœur de l’Europe. N’ayez pas peur, venez avec moi et laissez-vous charmer par un sacré Voyou !

La dernière fois que vous avez lu mes lignes, les artistes que je vous avais présentés étaient, je dois bien le reconnaître, quelque peu mélancoliques.

Mais que voulez-vous? Ce sont les univers plein de profondeur et de sensibilité qui m’attirent le plus.

Cependant, j’ai décidé de laisser un peu de côté ma vieille amie Mélancolie, pour vous emmener dans un univers poétique, nonchalant, doucement candide et joyeux à souhait: celui de l’artiste Voyou.

En lisant ce mot, on pourrait facilement imaginer un rappeur, chaînes en or aux poignets, tatouages sur les bras et textes agressifs en poche.

Jamais première impression n’aura été plus erronée !

À part les tatouages sur les bras, Voyou n’a rien de ce cliché, et je pense que son charisme et sa profonde bienveillance feraient fondre les téléspectateurs s’il venait à fouler l’Ahoy Arena de Rotterdam l’an prochain.

Qui est-il ?

Voyou, de son vrai nom Thibaud Vanhooland, est un jeune auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste brillant originaire de Lille.

Bien qu’il ne se soit fait remarquer que récemment, il est loin d’être un débutant dans le milieu de la musique, puisqu’il a tout d’abord fait ses armes en tant que bassiste au sein de plusieurs groupes Nantais. On a pu l’apercevoir au côté de Pégase comme je vous le disais en évoquant Silly Boy Blue, mais aussi avec Rhum for Pauline en compagnie du génial Lenparrot (il faudra que je vous en parle une prochaine fois), ou encore avec Elephanz, dont vous avez sûrement déjà entendu les tubes « Stereo » et « Time for a Change ».

Après ce beau démarrage, Voyou décide de se la jouer solo.

En 2018, il attire l’attention des médias et du public avec son séduisant premier EP, « On s’emmène avec toi ». Son univers lumineux et coloré charme et intrigue, et son premier album est attendu de pied ferme par les amateurs d’indie-pop française.

Ledit album, intitulé « Les Bruits de la Ville », est finalement paru cette année, le 15 février pour être très précise.

Et je ne pourrais que vous conseiller de l’écouter, ne serait-ce que pour apprécier sa chaleur, son éclectisme, son exotisme… Et son abondance de cuivres sur quasiment chaque morceau.

Quel est son univers ?

Le style de Voyou est électro-pop, plein de couleurs et de lumière. Aucune de ses chansons ne se ressemblent ; à la manière d’un peintre, Voyou s’attache à l’esthétique musicale de chaque morceau, et se plaît à inventer des décors sonores pour mieux nous conter ses histoires.

Le tout donne un mélange positif à souhait, avec de petites pointes tantôt mélancoliques (parce qu’on y reviendra toujours qu’on le veuille ou non), tantôt tendres et enfantines.

Si la musique avait un goût, la sienne aurait celui d’un diabolo grenadine que l’on savoure en plein été.

Voyou est un véritable conteur, qui vous charme par sa voix douce et ses mots simples mais poétiques. Dans ses textes, il observe le monde et les gens avec un regard bienveillant et plein d’optimisme. Il redonne de l’espoir même quand la situation n’est pas propice au sourire.

Prenons par exemple « Seul sur ton Tandem ». Dans cette chanson, Voyou y dépeint l’amour comme une ballade en tandem ; l’un des deux cyclistes a perdu sa partenaire de route, ce que l’on peut interpréter comme une rupture amoureuse ou un décès. Et pourtant, la morale de l’histoire, c’est de se relever, de continuer à pédaler, et d’aller chercher une autre athlète pour pouvoir, à nouveau, être à deux sur le tandem. Je trouve cette chanson extrêmement poétique et touchante, bien moins naïve qu’elle ne le paraît sous ses airs joyeux.

Petit plus non négligeable: Voyou joue de la basse, mais aussi et surtout de la trompette, un instrument cher à mon cœur pour lequel j’éprouve un attachement très particulier. Ce n’est peut-être qu’un détail, mais j’ai toujours eu un faible pour les artistes capables de jouer aussi bien d’un ou plusieurs instruments que de leur voix.

Ses points forts :

Un univers ensoleillé, positif et attachant, une voix posée qui n’a pas besoin d’en faire trop pour plaire, des compositions éclectiques et riches, des textes à double lectures pleins d’espoir, de malice et de bienveillance.

De plus, j’ai eu l’occasion de le voir en concert à la Cigale au mois d’avril dernier, et je peux vous jurer qu’il est impressionnant sur scène. J’ai rarement vu un artiste aussi débordant d’énergie, de joie et de charisme ; il est littéralement possédé par la scène, se donne à fond, et transmet sa bonne humeur autant à ses musiciens qu’à son public.

Un concert de Voyou vous donne le sourire jusqu’aux oreilles et de la gentillesse à revendre pendant trois jours au moins !

Je suis persuadée que l’Europe ne dira pas non à ce grand bol de fraîcheur musicale !

Ses points faibles :

Voyou pourrait souffrir de ce que j’ai appelé le « Syndrome Leonora Colmor Jepsen ».

Ce syndrome désigne le traitement que les Eurofans réservent aux chansons innocentes et pleines de bonnes intentions telles que « Love is Forever »: ils les trouvent niaises et stupides !

Heureusement que notre adorable Leonora parvint à obtenir une honorable douzième place, mais en serait-il de même pour Voyou ? Serait-il aussi soutenu ?

D’autres pourraient qualifier ses chansons de « musique de bobo » (oui oui, j’ai déjà lu ça à son sujet, et j’ai failli m’arracher les cheveux).

De plus, on sait tous que les artistes ne peuvent pas jouer d’un instrument sur scène, ce qui nous priverait d’un pétillant solo de trompette. Pour être honnête, ce n’est pas temps un point faible à proprement parler, mais plutôt une frustration personnelle.

Le titre à écouter d’urgence :

Autres titres à découvrir :

Et en bonus, voici sa reprise cotonneuse et apaisante du sublime « Jardin d’Hiver » d’Henri Salvador. Sa réinterprétation, ici en live, me fait fondre à chaque écoute, et ce solo de trompette final n’y est pas pour rien.

Alors, que pensez-vous de Voyou ?

Sa douceur, son optimisme et sa positivité enchanteront-elles l’Europe, ou sa bonne humeur contagieuse sera-t-elle injustement méprisée ?

À vous de décider !

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J’ai été ravie de vous présenter Voyou ; c’est un artiste qui me tient beaucoup à cœur, et qui, je pense, devrait faire parler de lui. Il faut le surveiller, c’est un talent avec un grand T!

Je vous laisse ; il se trame des choses en Belgique, et il faut que je commence à mener l’enquête sur l’identité du mystérieux chanteur que la VRT aimerait envoyer à Rotterdam.

Mes premières suspicions se portent sur un artiste dont le nom commence par T…

Mais qui cela pourrait-il bien être ?

Vous aurez la réponse dans un prochain article.

Musicalement,

Juliette.