Alexandre, notre collaborateur occasionnel et commentateur fidèle de notre blog, a eu la chance, grâce à nos confrères du site eurovision-fr.net, de se rendre aux répétitions de l’Eesti Laul et de pouvoir assister ce soir à la grande finale en direct. Alexandre tenait également à faire partager son expérience aux lecteurs de l’Eurovision au Quotidien. Merci à lui ! 

Comme vous le savez , j’ai l’honneur de représenter le forum au sein du centre de presse de l’Eesti Laul 2017. Hier, ont eu lieu les répétitions individuelles des artistes et leurs conférences de presse.

Du fait de mon travail, je n’ai pas pu voir les répétitions de Verona et de Keep Running. J’espère donc que vous me pardonnerez. Pour Verona, ça ne me gêne pas personnellement, car c’est vraiment la chanson que je ne veux pas voir gagner. Je la trouve datée, pas authentique. Koit et Laura me font penser à Peter et Sloane version 2017. Mais pour Keep Running, je suis curieux de voir comment Liis se débrouille durant la répét générale et la finale.

J’arrive en tout début d’aprèm au Saku Suurhall, le bâtiment qui a vu la Lettonie gagner et la France obtenir son deuxième meilleur résultat depuis 2000. Lorsque j’entre dans le bâtiment, les répétitions de Whogaux ont déjà commencé. Je n’aime pas la chanson mais Maian a une voix plus agréable en live qu’en studio. Le fond consiste en des figures géométriques, en accord avec la chanson.

J’entre dans la salle de presse, mais j’aurais mon accréditation plus tard comme tout le monde. Je rencontre des journalistes estoniens (évidemment), irlandais (qui travaillent à Eurovision Ireland), norvégiens et israéliens. Accueil affable et large choix de boissons.

Durant la conférence de presse de Whogaux et Maian, je leur demande quelles sont leurs inspirations Eurovision et non-Eurovision pour leur chanson. Ils n’ont pas vraiment d’inspiration Eurovision. Hugo écoute de tout, mais un de ses groupes préférées est Arctic Monkeys. Maian écoute beaucoup de pop et Rihanna est une de ses inspirations. Je suis étonné de voir que la conférence intéresse peu de monde (seulement deux questions de la part des blogueurs). Mauvais signe ?

La scène de l’Eesti-Laul. Photo err.se

Il me faut un peu de temps pour m’habituer naviguer entre la salle de presse et le hall. C’est donc de loin que je regarde la performance de Lenna, qui est vraiment pas mal pour une chanson sympatoche. La fin acrobate ajoute un plus. Durant la conférence, je lui demande si la chanson est dédiée à une personne en particulier. Elle me répond que la chanson s’adresse à tous, en particulier à ceux décidés à faire valoir leurs ambitions. C’est la première à avoir la gentillesse d’accepter un selfie avec moi. Bonne chance à elle.

Vient ensuite Daniel Levi. La chanson n’est pas ma tasse de thé, mais il y a une bonne communion entre les frères et le reste de la bande. Je leur demande leur avis sur le slogan “Celebrate Diversity”. Pour Daniel, c’est une question d’acceptation, que la diversité est un élément clé de ce qu’il croit en l’être humain. Les frères ne sont pas seulement beaux garçons mais aussi très sympas. Daniel vient me demander d’où je viens après la conférence et accepte un selfie. Je parle avec son frère concernant le concours, la finale de qualité, etc… Je me permets aussi un peu de franchise en lui expliquant pourquoi je n’aime pas trop Verona. Bonne chance à eux.

Par la suite entre Elina Born, qui chante ma chanson préférée de la finale. C’est frais, classe, sexy, jazzy et Elina est toujours aussi charismatique. Je décide de regarder la répétition sur le balcon tout en mangeant mon dîner. Pendant qu’on me sert, je danse un peu du fait du côté catchy de la chanson, sous l’œil amusé des serveurs.

Durant la conférence, je lui pose deux questions. Comment les deux expériences viennoise et stockholmoise l’ont permis de revenir plus forte à l’Eesti Laul ? Elle considère que Vienne lui a permis d’obtenir l’expérience nécessaire pour s’améliorer et devenir une chanteuse aguerrie. Elle a aussi aimé avoir un autre angle du concours chez les suédois. Elle ne se sent néanmoins pas avantagée par rapport aux autres finalistes. La deuxième question est plus brusque. Qu’est-ce qui a marché avec GTY et pas avec Play ? Elle me répond qu’elle ne sait pas. Selon elle, cela dépendait sûrement des chansons concurrentes et du dialogue qui ne fut pas le même entre Stockholm et Vienne. A une question d’un autre journaliste, elle s’est dit intéressée pour chanter un duo en estonien avec Lenna, une de ses amies proches. Je croise les doigts pour elle. Je vois aussi qu’elle est touchée par mes souhaits de succès.

Ivo Linna propose une mise en scène classe et une performance vocale à saluer. Je n’ai pas participé à la conférence, car je craignais qu’il n’y ait que des questions en estonien (langue que je ne maîtrise pas assez pour le moment, malgré mes efforts) et la mise en scène de Rasmus m’intriguait.

Une autre photo de la scène (c) err.se

Durant la pause, je parle avec un journaliste estonien qui raffole de Verona et de Kerli, mais n’aime pas l’identité trop “américaine” d’Elina et Lenna. Parmi les conversations avec les autres journalistes, on parle de la mise en scène finlandaise qui mériterait plus de panache durant le pont. Un journaliste norvégien me dit qu’il voit davantage Alma dans le top 15 que le top 10 et qu’Amir était vraiment le top du top. Il a adoré Dami In, moins Iveta.

Pour être honnête, la performance de Rasmus est la première qui m’a poussé à descendre vraiment dans l’arène pour y assister. La chanson ne me disait rien, mais la performance est vraiment énergique et donne envie de chanter avec lui, grâce notamment aux paroles du refrain derrière lui. C’est d’autant plus curieux qu’il m’a avoué que petit, il dansait très mal. Ses pas de danse sont donc spontanés et ne font pas partie d’une chorégraphie travaillée. Chapeau ! Rien que pour cela, je lui souhaite une bonne place en finale, car je l’imagine mal, même en outsider, gagner l’Eesti Laul. Il est aussi décidé à chanter en solo pour un bon bout de temps.

C’est au tour d’Ariadne. Perso, j’aime beaucoup cette chanson. C’est mignon et très moderne, cela se retient facilement et le fond est très joli. Il reste encore un peu de travail dans la gestuelle mais Ariadne est choupinette sur scène. Dans la salle de presse, elle avoue que c’est une chanson personnelle qui invite à “s’envoler à travers la nuit”. Elle se montre adorable de bout en bout.

Enfin, les répétitions des candidats se terminent avec Kerli. J’avoue ne pas avoir aimé la chanson au début. C’est surtout le refrain, trop pop pour ce type de chansons, qui me bloque. Mais sur scène, les sonorités folkloriques sont délicieuses et comme pour Maian, je préfère sa voix live qu’en studio. Elle est accompagnée de quatre danseurs: deux Estoniens, un Russe et un Lituanien (ce n’est d’ailleurs pas sa première sélection à ce dernier). Très belle mise en scène.

Durant la conférence, le journaliste estonien dont j’en ai parlé plus haut, débute avec un éloge sur Kerli, qui est selon lui l’artiste la plus charismatique et sincère qu’il a rencontré. Il dira “La vie fait peur mais Kerli est un des rayons d’espoirs de ce monde”. Je pose à Kerli la question sur son esprit animal. Elle me répond que c’est un tigre blanc, un animal qu’elle a vu dans un rêve. Ce dernier l’enveloppait mais n’avait rien de mauvais. Ce fut un de ses rêves les plus profonds. Un journaliste lui pose une question sur son tatouage, représentant une vipère sur le bras. C’est un tatouage récent, puisque de la semaine dernière. Elle répond que durant les temps anciens, chaque famille estonienne avait une vipère morte dans un bocal pour des raisons médicales. Ce tatouage est donc un moyen pour la protéger contre les imbéciles qui veulent l’emm*rder. Kerli est en effet une artiste talentueuse, intéressante et ouverte. Après le selfie, elle me complimente sur mon estonien. Oui, une victoire de Kerli ne me dérangerait pas.

J’assiste aussi à l’entracte avec Mans Zelmerlow. Pas le temps pour lui d’aller vers les fans, mais c’est une bonne sensation de le voir à seulement quelques mètres, tellement le gars transpire le charisme. Il semble également très perfectionniste, remarquant des détails lui déplaisant durant sa performance, alors que beaucoup dans la salle ne trouvent rien à redire. Il interprète Heroes et Glorious, traversant la green room entre les deux chansons.

C’est avec plaisir que je me redirigerais ce samedi vers le Saku Suurhall pour la répétition finale et la finale. Merci à Eurovision-fr.net pour m’avoir permis d’obtenir cette accréditation et à Laura Kõrvits pour son écoute. Merci aux artistes rencontrés aujourd’hui pour leur talent et leur gentillesse.

J’espère que mon compte-rendu vous aura plu.