TH0000214383_1Un mois déjà ! Un mois déjà que l’Ukraine a remporté sa seconde victoire à l’Eurovision. Un mois, c’est le temps qu’il m’a fallu pour remettre de l’ordre dans ma tête, prendre du recul avec ce maelström d’émotions, tirer au clair cette 61e édition et rédiger cette analyse personnelle. Vous avez déjà les vacances en tête, je vous repasse la soupe. Vous me pardonnerez, tout comme vous pardonnerez les partis pris et les opinions exprimées ci-après. Ils n’engagent que moi. Je ne détiens pas la vérité absolue, je tente une analyse raisonnée et raisonnable. Analyse qui commence par une…

AUTOANALYSE

Vous le savez : la victoire de l’Ukraine m’a tellement pris au dépourvu que je suis resté en état de choc deux semaines durant. Pourquoi ? Voilà qui mérite approfondissement. Ce choc vient de la surprise causée. D’où vient cette surprise ? Essentiellement du nouveau système de vote. Durant l’annonce des votes du jury, je m’étais accoutumé à l’idée d’une victoire australienne, j’ai fini par en être convaincu. L’annonce des votes des téléspectateurs m’a plongé dans l’effroi, l’incompréhension et la dissociation. Je pense que si les votes avaient été agrégés et annoncés comme l’an dernier, j’aurais disposé du temps nécessaire pour m’accoutumer à la victoire ukrainienne. Après tout, je m’étais bien résolu, en 2011, à la victoire azerbaïdjanaise…

Mon premier mouvement a ensuite été de décréter cette victoire comme irréelle, irréaliste et incompréhensible. Elle m’a semblé sortir de nulle part. Il m’a semblé de ne plus rien comprendre à l’Eurovision. Je me suis replongé alors en moi-même, en mes souvenirs, en mes ressentis. Je me suis remis dans la peau d’un lambda, du lambda que j’étais le 5 février 2016. Un jour comme un autre ? Non pas : c’est ce jour-là que j’ai écouté 1944 pour la toute première fois. Jamala venait de publier le morceau sur YouTube. Qu’avais-je éprouvé alors ? Pour être honnête : de la surprise. 1944 m’avait surpris au sens positif du terme. Je l’avais trouvé différent, captivant, envoûtant, audacieux, inédit, je l’avais téléchargé et écouté en boucle. Oui, je m’étais enthousiasmé alors. Oui, j’avais espéré que Jamala remporte la finale ukrainienne. Oui, j’ai été fort heureux qu’elle représente son pays à Stockholm. Mais alors ?

C’est qu’au fil du temps, mon intérêt s’est émoussé. L’effet de surprise était passé, la raison était de retour. Je disséquai le morceau, sa mélodie et ses paroles. Je l’abordais dès lors de manière froide et distanciée. D’autres chansons devinrent mes favorites. 1944 chuta dans mon classement personnel. Dans mon compte rendu de l’Eurovision In Concert, je fis les louanges de la chanteuse, de sa chanson et de son interprétation. Je tranchais pourtant de façon catégorique : une chanson évoquant une tentative de génocide perpétrée un dictateur durant la Seconde Guerre Mondiale ne pourrait jamais gagner l’Eurovision. Je récidivai dans mon compte rendu de la deuxième demi-finale. Voyez combien j’avais tort et combien j’aurais dû me fier à mon premier instinct, je me serais alors épargné…

UNE FAUSSE SURPRISE

_AP63057Car la victoire ukrainienne me semble avec le recul, prévisible. Pour plusieurs raisons. Primo, parce que l’Ukraine fait partie du carré d’or, ces quatre pays qui se qualifient chaque année, et qu’elle obtient presqu’à chaque fois d’excellents résultats. Secundo, après son absence de l’an dernier, il fallait s’attendre à ce que le pays revienne avec un acte frappant, si frappant qu’il se hisserait en haut du tableau. Tertio, parce que Jamala figurait parmi les favoris. Les parieurs lui accordaient une solide cote, certains fans la vénéraient, elle figurait en bonne place dans certains sondages (mais pas le nôtre où elle se contentait d’une seizième place). Jamala était donc arrivée à Stockholm sur un tapis rouge.

Sa prestation aurait dû me guider. Je me suis laissé distraire par mes propres sentiments et surtout, par les commentaires de mes amis. Or en regardant encore et encore les trois minutes de Jamala, j’y ai discerné les ingrédients d’une victoire. Primo, l’histoire, l’histoire de Jamala, l’histoire de la chanson. Quoiqu’on en dise, l’Eurovision est aussi une affaire de storytelling, surtout depuis l’avènement du télévote. Secundo, l’émotion, l’émotion qui brille dans les yeux de Jamala. Voilà un élément marquant, emblématique du Concours. Tertio, la prestation vocale. Elle fut parfaite, irréprochable. Quarto, la présentation visuelle, simple, marquante, juste au point. Rassemblez tout cela et vous tissez l’étoffe d’une victoire, mais…

UNE VICTOIRE ATYPIQUE

Pensez-en du bien, pensez-en du mal, la victoire ukrainienne se distingue et marque les annales du Concours. Rien que pour cela, je lui en suis gré. C’est la victoire d’une auteur-compositeur-interprète, la première depuis 2009. Jamala a écrit et composé elle-même sa chanson. Respect. C’est la victoire d’une chanson chantée partiellement dans une langue nationale, la première depuis 2007. Les amateurs de langues étrangères sont comblés. C’est la victoire d’une chanson évoquant la guerre et ses atrocités. Une première. Insieme, Ein Bisschen Frieden et Hallelujah souhaitaient la paix sur Terre, moins de violence, plus de tolérance, mais sans jamais décrire les massacres, les déportations et les crimes contre l’Humanité. C’est d’ailleurs une tendance récente du Concours d’aborder des thématiques plus sombres (violences domestiques, crises sociales, désastres humanitaires,…). Bonne nouvelle : le public est prêt à les entendre. Mais vous l’aviez constaté : les goûts des téléspectateurs évoluent et s’affinent.

Love, Love, Peace, Peace. Voilà qui me marque incroyablement : les recettes et clichés énoncés un quart d’heure plus tôt par Edward af Sillén pour remporter l’Eurovision se révèlent faux ! Reprenons : des cornes de brume, des tambours, des danseurs torse nu, des danseuses revêtues de cuir, des grands-pères et des grands-mères, des instruments folkloriques, un violon, un DJ, une chanson qui parle d’amour, un ventilateur, des vêtements incroyables, un changement de costume, des masques, des sourires, des lumières, un four à pain, une roue de hamster, de la neige, un faux piano qui brûle, un patineur artistique, des seins en pagaille, des drapeaux, des effets spéciaux, un mur interactif, des effets pyrotechniques… Jamala disposait-elle de tout cela ? Non ! Elle était seule sur scène. Elle a retenu et captivé l’attention des spectateurs durant trois minutes, rien qu’en chantant. C’est bien la preuve qu’il n’y a aucune formule toute faite pour gagner l’Eurovision. Inutile de dépenser des millions : il suffit d’être soi, d’être authentique et vous aurez dans votre camp…

LES LAMBDA

La victoire de 1944 est, selon moi, celle des lambda, ces téléspectateurs lambda qui s’intéressent au Concours une fois par an, qui découvrent les chansons en direct et qui votent dans la chaleur et l’enthousiasme du moment. Je pense qu’en regardant Jamala, nombre d’entre eux ont dû ressentir les mêmes émotions que moi le 5 février. Et cela a dû les décider à voter pour la chanteuse ukrainienne. Nous autres fans avons l’habitude de décortiquer les chansons, les interprétations, les présentations. Les lambda, qui sont majoritaires, font l’inverse : ils jugent sur la globalité et l’immédiateté. Nous aurons beau gémir et nous arracher les cheveux, rien n’y fera : c’est la règle du télévote.

Je rajouterais deux facteurs supplémentaires. Primo, les lambda n’ont d’autres guides que les commentateurs nationaux. Or tous ont bien expliqué la portée et l’interprétation politique supposée de 1944. Nous autres fans n’écoutons pas ces commentaires, voire faisons les commentaires nous-mêmes pour nos amis et notre famille. Les lambda, eux, écoutent et suivent. Car les lambda me semblent friands d’histoires particulières, touchantes, parlantes. Ce qui m’amène au secundo : les lambda, selon moi, collent à l’Eurovision des enjeux extérieurs, qui renvoient à leur vécu. Les fans s’attachent à l’aspect le plus objectif, à la définition la plus littérale de l’Eurovision : un concours de chansons. Les lambda, eux, interprètent le Concours selon leur expérience plus limitée, selon ce qu’ils en ont lu dans la presse, selon leurs préjugés, selon leurs humeurs, selon leurs expériences personnelles. Ils pensent que le Concours est une foire, un cirque, une plaisanterie, juste une rigolade ? Ils voteront pour des castrats roumains déguisés en vampires ou des trolls moldaves montés sur roulettes. Ils pensent que le Concours est un espace d’expression sociétale et politique, une occasion d’envoyer un message au monde ? Ils voteront pour une drag-queen barbue ou une descendante de déportés.

Est-ce terrible ? Non. Cela fait partie du jeu, il faut l’accepter. Le vainqueur du Concours demeure toujours l’artiste le plus mémorable de la soirée, celui dont la chanson aura le plus marqué les téléspectateurs, celui dont le message ou la mélodie aura été le plus universel. Certaines années, l’opinion des lambda rejoint celle des jurys et des fans ; d’autres, pas. C’est la vie ! Les lambda ont voulu faire passer un message politique en votant cette année pour l’Ukraine ? C’était leur droit. Ils étaient libres de leur opinion. Laissons à l’Eurovision son plus précieux droit : celui de s’y exprimer librement.

Pour moi, cette année, il y a bien eu convergence, convergence entre ceux qui ont aimé, réellement et sincèrement aimé 1944 et ceux qui y ont vu l’occasion d’exprimer une opinion politique. Cela a suffi pour porter Jamala sur la première marche du podium, d’autant qu’elle a convaincu…

LES JURYS

_AP62714Ils ont voté, je trouve, avec beaucoup de sang-froid et de distance. Ils m’ont semblé juger sévèrement les présentations les plus artificielles et se restreindre à la maitrise vocale des interprètes et à la composition des morceaux. Néanmoins, leur soutien à Ira me laisse perplexe, tout comme leur détestation de Jamie-Lee. Quoiqu’il en soit, ils ont joué leur rôle : contrebalancer l’irrationalité du télévote par leur professionnalisme et leur raison.

Néanmoins, les erreurs avouées et les eurodrames suscités nécessitent, je pense, une légère réforme. À mon sens, les jurés devraient avoir l’interdiction de se concerter, afin de voter impartialement. Mais placez cinq personnes dans une même pièce, il est fatal qu’elles se parlent, qu’elles échangent leurs opinions, voire qu’elles s’influencent. Faut-il les placer chacune dans une pièce différente ? Pourquoi pas, bien que sur le plan matériel, cela soit plus complexe et plus coûteux. Selon moi, il serait plus pratique de doubler leur nombre. Je pense que dix jurés formeraient un groupe plus homogène, plus équilibré, plus stable. Les processus dialectiques et les tentatives d’influence y seraient court-circuités par le nombre.

Cela permettrait en outre d’y inclure des fans. Nous sommes les piliers du Concours, nous le faisons vivre au jour le jour, nous entretenons sa mémoire. Il me semblerait logique que nous soyons impliqués plus directement dans le vote. Je pense que les jurys nationaux devraient donc comporter un ou deux représentants des fans du Concours. Ils seraient idéalement sélectionnés via les branches nationales de l’OGAE. Cela créerait une synergie et serait un apport sérieux : les fans sont les mieux informés et les mieux avertis. Ils ont étudié les chansons et les interprètes par avance et surtout, ont pu évaluer leur évolution, comparer leurs prestations, savent donc qui qualifier à juste titre, cela pour la plus grande gloire de leur raison de vivre…

LE CONCOURS

Passons à mon analyse de cette soixante et unième édition. Le bilan général me semble excellent. L’Eurovision demeure le plus grand, le plus incroyable et le plus suivi de tous les spectacles musicaux du monde et de l’histoire. Sa zone géographique de diffusion s’étend, ses taux d’audience augmentent et il génère sans cesse plus de vidéos, de replay, de sites, d’articles et de commentaires sur Internet et les réseaux sociaux. Sa popularité croît, sa réputation aussi. Nous pouvons remercier les producteurs suédois d’avoir réalisé trois soirées d’exception. La technique, l’audio, le visuel, le spectacle étaient au sommet. Tellement au sommet, qu’à mon avis, il faudra nous attendre à ce que l’édition 2017 soit plus sobre et moins ébouriffante. Pour avoir regardé la dernière sélection ukrainienne, je pense que la NTU nous concevra une belle scène et avec l’aide de l’UER, diffusera sans hiatus les trois soirées. Mais je ne pense pas qu’il soit dans sa culture de concevoir des numéros comme The Story Of Eurovision ou Love, Love, Peace, Peace. Par ailleurs, je doute qu’une star américaine revienne pour l’entracte. Je tremble déjà à la perspective de revoir Ruslana… À elle seule, elle me gâcherait la soirée… Plutôt encore Verka Serduschka et sa mère… D’un autre côté, il faut l’admettre : succéder à Petra Mede est une gageure impossible…

Bref, je suis rassuré : le Concours a de très belles décennies devant lui. L’avenir lui appartient. J’ai calculé : je vivrai suffisamment vieux que pour fêter son centenaire. J’aurai alors 73 ans… D’ici-là, je fais le vœu que brillent et triomphent…

LES PAYS FRANCOPHONES

Une seconde victoire pour la Belgique, une troisième pour la Suisse, une sixième pour la France (qui au passage ferait jeu égal avec la Suède…). Cela semble mieux engagé pour certains que pour d’autres… Voici mon bilan pays par pays.

ANV_0825Primo, la France. France Télévisions a enfin trouvé une formule gagnante ! Il était temps, comme qui dirait… Je ne reviendrai pas en détails sur les causes et conséquences du succès d’Amir, Eurovista et Antoine les ont parfaitement détaillées et expliquées. Ce qui me marque plus que tout est le succès commercial de J’ai cherché et surtout la transformation d’Amir en star national. Le voilà au sommet des classements, invité de partout, loué par le public et la critique… La preuve que le public français n’est ni opposant, ni détracteur, ni contempteur du Concours : il a traversé une phase de désamour, compréhensible vu la décennie écoulée. Plus encore : les maisons disques frileuses ont redécouvert, elles aussi, le Concours. Surprise : l’Eurovision, en 2016, ce n’est ni kitsch, ni ringard, ni passéiste, c’est drôle, c’est animé, c’est compétitif, c’est bon esprit et surtout, c’est vendeur ! Bref, Nathalie et Edoardo, conservez le cap : choisissez un tube en puissance, choisissez un interprète charismatique, choisissez-le tôt, faites sa promotion encore et encore, préparez-le mentalement, physiquement, vocalement, coachez-le encore et encore, creusez-vous la tête pour une présentation originale et policée, faites la tournée des télévisions et des radios nationales, faites la tournée des concerts intermédiaires, communiquez encore et encore, appuyez-vous sur les réseaux sociaux, refaites point par point ce que vous avez fait cette année et vous en serez récompensés. La victoire est proche, elle est là, elle est à portée de mains ! Allez, Paris 2018 !

TH00002143845Secundo, la Belgique. Là aussi, un bilan plus que positif. Notre histoire se répète : nous arrivons en mode mineur au Concours, nous en ressortons la tête haute. Cette année, record : deuxième qualification consécutive, deuxième Top 10 consécutif ! Nous sommes aussi sur la bonne voie. Mais il faut ici différencier les analyses. En ce qui concerne la VRT, je pense qu’elle a (enfin) trouvé une bonne formule pour son Eurosong : cinq interprètes, cinq chansons choisies par eux et pour eux, trois soirées, de l’audace dans les présentations visuelles, le recours à des experts internationaux et à Peter Van De Veire, du coaching à gogo et surtout, une excellente préparation en vue du Concours. Je pense qu’en 2018, la télévision néerlandophone reprendra cette recette et récoltera d’une autre réussite. En ce qui concerne la RTBF, je pense qu’elle aussi rééditera sa formule à succès de 2013 et 2015, en sélectionnant un ancien concurrent de The Voice. Le succès devrait être au rendez-vous l’an prochain, pour une raison simple : sélectionner un artiste ayant signé un contrat avec une maison de disques permet l’accès aux ressources de cette dernière. Ressources musicales, ressources artistiques, ressources humaines. La collaboration s’avère fructueuse et les suites de la carrière de Loïc Nottet prouve qu’avec un bon plan de carrière, les représentants belges peuvent rencontrer le succès internationale.

swissrykkaTertio, la Suisse. Là, en revanche, il y a du travail, beaucoup de travail. Je suis navré pour nos amis suisses, mais leur pays est devenu la lanterne rouge du Concours. Les pays à avoir subi ce sort infâmant (comme les Pays-Bas ou la Lettonie) ont généralement rebondi, sont repartis d’une page blanche et sont redevenus les chéris de l’Eurovision. Mais je doute que la télévision suisse possède la volonté et les ressources nécessaires pour faire tourner la roue de la Fortune… Je l’ai déjà dit : le recours à la plate-forme internet n’est pas une méthode pire qu’une autre. Chaque année, y sont postées une vingtaine de chansons qui mériteraient (après de profondes refontes, tout de même) d’accéder à Kreuzlingen. Mais problème : elles se retrouvent noyées dans un déluge de contributions pathétiques. Alors, certes, les fans que nous sommes, peuvent voter en ligne. Mais re-problème : les Suisses votent en masse pour les artistes suisses. Logique, mais rebutant pour les espoirs internationaux. Là-dessus, re-re-problème : les experts mandatés par la télévision suisse pour faire le tri sur la plate-forme puis en demi-finales. Ils ont le chic pour éliminer les plus prometteurs et conserver des candidats approximatifs. Quoiqu’au final, post-Kreuzlingen, il faille l’avouer : la chanson retenue est très souvent valable. C’est là que se pose le re-re-re-problème : les représentants suisses sont laissés à leur propre sort. Pas l’ombre visible d’un coaching, d’une prise en mains, d’une idée géniale, d’un management et surtout, d’un scénographe valable. Mon opinion : Time To Shine et The Last Of Our Kind avaient du potentiel. Mais personne n’a semblé guider Mélanie et Rykka. D’où leur dernière place… Je ne dis pas que Rykka aurait dû escalader un mur transparent ou courir dans une roue de hamster, mais avec un visuel fort comme celui d’Iveta ou de Dami, elle aurait marqué autrement les esprits… Vous me direz : tous les espoirs demeurent permis pour l’avenir. Reste qu’il nous faudra aussi affronter…

LES CRITIQUES

C’est par là que j’en terminerai. Chers amis, chers fans, le Concours vivra pour les siècles et les siècles, les critiques qui l’assomment, aussi, hélas. Il faudra vivre avec, comme on dit à Bruxelles. La plupart du temps, elles sont odieuses, injustes, idiotes, pétries d’idées toutes faites, de clichés, de mauvaise foi ; elles sont émises par des personnes qui ne connaissent pas le Concours, ne le regardent pas, ne s’y intéressent pas ; elles sont relayées par des journalistes peu au fait, qui procèdent par raccourci, simplification, mauvais esprit. Cela demeure d’autant plus vrai dans la sphère francophone… La gamme de ces critiques est si vaste qu’elle couvre tout le spectre des victoires possibles. L’Ukraine ? C’est politique ! L’Australie ? Ce n’est pas en Europe ! La Russie ? C’est géopolitique ! La Bulgarie ?  Encore un pays de l’Est ! La Suède ? Encore un pays scandinave ! La France ? Ca va coûter cher ! Impossible de s’en sortir…

C’est pourquoi nous devons rester unis et soutenir plus que jamais notre Concours favori. Nous formons une vaste famille, elle va en s’élargissant. Œuvrez à votre niveau : faites découvrir l’Eurovision à vos proches, à vos amis, à votre famille, à vos contacts sur les réseaux sociaux ; envoyez-leur des extraits vidéos, faites-leur écouter des chansons marquantes, invitez-les à regarder la finale chez vous, à vos côtés, sur votre canapé. Certains d’entre vous l’ont fait cette année. Surprise, surprise : les néophytes ont aimé et en redemandent ! Présentez l’Eurovision comme une fête, un moment heureux, drôle, joyeux, hors du temps, la possibilité unique de réunir les peuples de la Terre trois soirs par an et de communier ensemble dans un esprit de partage, d’ouverture et de tolérance. Et pour l’amour du ciel, précisez bien que l’Eurovision est par nature et essence un programme de divertissement léger. L’analyser autrement serait une erreur à mon sens…

Sur ce, je vous embrasse et vous remercie à nouveau pour votre fidélité et tous les témoignages d’amitié que vous nous avez transmis ! Je vous souhaite d’être les fans les plus heureux du monde ! Je vous retrouverai, quant à moi, au mois de juillet et vous accompagnerai jusqu’à la rentrée pour une série estivale. Car tout cela m’a donné envie de rouvrir ce fameux livre d’histoire. Vous savez, celui qui est sur l’étagère et qui se répète sans cesse… À très bientôt !

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