Un mois déjà ! Un mois déjà que l’Ukraine a remporté sa seconde victoire à l’Eurovision. Un mois, c’est le temps qu’il m’a fallu pour remettre de l’ordre dans ma tête, prendre du recul avec ce maelström d’émotions, tirer au clair cette 61e édition et rédiger cette analyse personnelle. Vous avez déjà les vacances en tête, je vous repasse la soupe. Vous me pardonnerez, tout comme vous pardonnerez les partis pris et les opinions exprimées ci-après. Ils n’engagent que moi. Je ne détiens pas la vérité absolue, je tente une analyse raisonnée et raisonnable. Analyse qui commence par une…
AUTOANALYSE
Vous le savez : la victoire de l’Ukraine m’a tellement pris au dépourvu que je suis resté en état de choc deux semaines durant. Pourquoi ? Voilà qui mérite approfondissement. Ce choc vient de la surprise causée. D’où vient cette surprise ? Essentiellement du nouveau système de vote. Durant l’annonce des votes du jury, je m’étais accoutumé à l’idée d’une victoire australienne, j’ai fini par en être convaincu. L’annonce des votes des téléspectateurs m’a plongé dans l’effroi, l’incompréhension et la dissociation. Je pense que si les votes avaient été agrégés et annoncés comme l’an dernier, j’aurais disposé du temps nécessaire pour m’accoutumer à la victoire ukrainienne. Après tout, je m’étais bien résolu, en 2011, à la victoire azerbaïdjanaise…
Mon premier mouvement a ensuite été de décréter cette victoire comme irréelle, irréaliste et incompréhensible. Elle m’a semblé sortir de nulle part. Il m’a semblé de ne plus rien comprendre à l’Eurovision. Je me suis replongé alors en moi-même, en mes souvenirs, en mes ressentis. Je me suis remis dans la peau d’un lambda, du lambda que j’étais le 5 février 2016. Un jour comme un autre ? Non pas : c’est ce jour-là que j’ai écouté 1944 pour la toute première fois. Jamala venait de publier le morceau sur YouTube. Qu’avais-je éprouvé alors ? Pour être honnête : de la surprise. 1944 m’avait surpris au sens positif du terme. Je l’avais trouvé différent, captivant, envoûtant, audacieux, inédit, je l’avais téléchargé et écouté en boucle. Oui, je m’étais enthousiasmé alors. Oui, j’avais espéré que Jamala remporte la finale ukrainienne. Oui, j’ai été fort heureux qu’elle représente son pays à Stockholm. Mais alors ?
C’est qu’au fil du temps, mon intérêt s’est émoussé. L’effet de surprise était passé, la raison était de retour. Je disséquai le morceau, sa mélodie et ses paroles. Je l’abordais dès lors de manière froide et distanciée. D’autres chansons devinrent mes favorites. 1944 chuta dans mon classement personnel. Dans mon compte rendu de l’Eurovision In Concert, je fis les louanges de la chanteuse, de sa chanson et de son interprétation. Je tranchais pourtant de façon catégorique : une chanson évoquant une tentative de génocide perpétrée un dictateur durant la Seconde Guerre Mondiale ne pourrait jamais gagner l’Eurovision. Je récidivai dans mon compte rendu de la deuxième demi-finale. Voyez combien j’avais tort et combien j’aurais dû me fier à mon premier instinct, je me serais alors épargné…
UNE FAUSSE SURPRISE
Car la victoire ukrainienne me semble avec le recul, prévisible. Pour plusieurs raisons. Primo, parce que l’Ukraine fait partie du carré d’or, ces quatre pays qui se qualifient chaque année, et qu’elle obtient presqu’à chaque fois d’excellents résultats. Secundo, après son absence de l’an dernier, il fallait s’attendre à ce que le pays revienne avec un acte frappant, si frappant qu’il se hisserait en haut du tableau. Tertio, parce que Jamala figurait parmi les favoris. Les parieurs lui accordaient une solide cote, certains fans la vénéraient, elle figurait en bonne place dans certains sondages (mais pas le nôtre où elle se contentait d’une seizième place). Jamala était donc arrivée à Stockholm sur un tapis rouge.
Sa prestation aurait dû me guider. Je me suis laissé distraire par mes propres sentiments et surtout, par les commentaires de mes amis. Or en regardant encore et encore les trois minutes de Jamala, j’y ai discerné les ingrédients d’une victoire. Primo, l’histoire, l’histoire de Jamala, l’histoire de la chanson. Quoiqu’on en dise, l’Eurovision est aussi une affaire de storytelling, surtout depuis l’avènement du télévote. Secundo, l’émotion, l’émotion qui brille dans les yeux de Jamala. Voilà un élément marquant, emblématique du Concours. Tertio, la prestation vocale. Elle fut parfaite, irréprochable. Quarto, la présentation visuelle, simple, marquante, juste au point. Rassemblez tout cela et vous tissez l’étoffe d’une victoire, mais…
UNE VICTOIRE ATYPIQUE
Pensez-en du bien, pensez-en du mal, la victoire ukrainienne se distingue et marque les annales du Concours. Rien que pour cela, je lui en suis gré. C’est la victoire d’une auteur-compositeur-interprète, la première depuis 2009. Jamala a écrit et composé elle-même sa chanson. Respect. C’est la victoire d’une chanson chantée partiellement dans une langue nationale, la première depuis 2007. Les amateurs de langues étrangères sont comblés. C’est la victoire d’une chanson évoquant la guerre et ses atrocités. Une première. Insieme, Ein Bisschen Frieden et Hallelujah souhaitaient la paix sur Terre, moins de violence, plus de tolérance, mais sans jamais décrire les massacres, les déportations et les crimes contre l’Humanité. C’est d’ailleurs une tendance récente du Concours d’aborder des thématiques plus sombres (violences domestiques, crises sociales, désastres humanitaires,…). Bonne nouvelle : le public est prêt à les entendre. Mais vous l’aviez constaté : les goûts des téléspectateurs évoluent et s’affinent.
Love, Love, Peace, Peace. Voilà qui me marque incroyablement : les recettes et clichés énoncés un quart d’heure plus tôt par Edward af Sillén pour remporter l’Eurovision se révèlent faux ! Reprenons : des cornes de brume, des tambours, des danseurs torse nu, des danseuses revêtues de cuir, des grands-pères et des grands-mères, des instruments folkloriques, un violon, un DJ, une chanson qui parle d’amour, un ventilateur, des vêtements incroyables, un changement de costume, des masques, des sourires, des lumières, un four à pain, une roue de hamster, de la neige, un faux piano qui brûle, un patineur artistique, des seins en pagaille, des drapeaux, des effets spéciaux, un mur interactif, des effets pyrotechniques… Jamala disposait-elle de tout cela ? Non ! Elle était seule sur scène. Elle a retenu et captivé l’attention des spectateurs durant trois minutes, rien qu’en chantant. C’est bien la preuve qu’il n’y a aucune formule toute faite pour gagner l’Eurovision. Inutile de dépenser des millions : il suffit d’être soi, d’être authentique et vous aurez dans votre camp…
LES LAMBDA
La victoire de 1944 est, selon moi, celle des lambda, ces téléspectateurs lambda qui s’intéressent au Concours une fois par an, qui découvrent les chansons en direct et qui votent dans la chaleur et l’enthousiasme du moment. Je pense qu’en regardant Jamala, nombre d’entre eux ont dû ressentir les mêmes émotions que moi le 5 février. Et cela a dû les décider à voter pour la chanteuse ukrainienne. Nous autres fans avons l’habitude de décortiquer les chansons, les interprétations, les présentations. Les lambda, qui sont majoritaires, font l’inverse : ils jugent sur la globalité et l’immédiateté. Nous aurons beau gémir et nous arracher les cheveux, rien n’y fera : c’est la règle du télévote.
Je rajouterais deux facteurs supplémentaires. Primo, les lambda n’ont d’autres guides que les commentateurs nationaux. Or tous ont bien expliqué la portée et l’interprétation politique supposée de 1944. Nous autres fans n’écoutons pas ces commentaires, voire faisons les commentaires nous-mêmes pour nos amis et notre famille. Les lambda, eux, écoutent et suivent. Car les lambda me semblent friands d’histoires particulières, touchantes, parlantes. Ce qui m’amène au secundo : les lambda, selon moi, collent à l’Eurovision des enjeux extérieurs, qui renvoient à leur vécu. Les fans s’attachent à l’aspect le plus objectif, à la définition la plus littérale de l’Eurovision : un concours de chansons. Les lambda, eux, interprètent le Concours selon leur expérience plus limitée, selon ce qu’ils en ont lu dans la presse, selon leurs préjugés, selon leurs humeurs, selon leurs expériences personnelles. Ils pensent que le Concours est une foire, un cirque, une plaisanterie, juste une rigolade ? Ils voteront pour des castrats roumains déguisés en vampires ou des trolls moldaves montés sur roulettes. Ils pensent que le Concours est un espace d’expression sociétale et politique, une occasion d’envoyer un message au monde ? Ils voteront pour une drag-queen barbue ou une descendante de déportés.
Est-ce terrible ? Non. Cela fait partie du jeu, il faut l’accepter. Le vainqueur du Concours demeure toujours l’artiste le plus mémorable de la soirée, celui dont la chanson aura le plus marqué les téléspectateurs, celui dont le message ou la mélodie aura été le plus universel. Certaines années, l’opinion des lambda rejoint celle des jurys et des fans ; d’autres, pas. C’est la vie ! Les lambda ont voulu faire passer un message politique en votant cette année pour l’Ukraine ? C’était leur droit. Ils étaient libres de leur opinion. Laissons à l’Eurovision son plus précieux droit : celui de s’y exprimer librement.
Pour moi, cette année, il y a bien eu convergence, convergence entre ceux qui ont aimé, réellement et sincèrement aimé 1944 et ceux qui y ont vu l’occasion d’exprimer une opinion politique. Cela a suffi pour porter Jamala sur la première marche du podium, d’autant qu’elle a convaincu…
LES JURYS
Ils ont voté, je trouve, avec beaucoup de sang-froid et de distance. Ils m’ont semblé juger sévèrement les présentations les plus artificielles et se restreindre à la maitrise vocale des interprètes et à la composition des morceaux. Néanmoins, leur soutien à Ira me laisse perplexe, tout comme leur détestation de Jamie-Lee. Quoiqu’il en soit, ils ont joué leur rôle : contrebalancer l’irrationalité du télévote par leur professionnalisme et leur raison.
Néanmoins, les erreurs avouées et les eurodrames suscités nécessitent, je pense, une légère réforme. À mon sens, les jurés devraient avoir l’interdiction de se concerter, afin de voter impartialement. Mais placez cinq personnes dans une même pièce, il est fatal qu’elles se parlent, qu’elles échangent leurs opinions, voire qu’elles s’influencent. Faut-il les placer chacune dans une pièce différente ? Pourquoi pas, bien que sur le plan matériel, cela soit plus complexe et plus coûteux. Selon moi, il serait plus pratique de doubler leur nombre. Je pense que dix jurés formeraient un groupe plus homogène, plus équilibré, plus stable. Les processus dialectiques et les tentatives d’influence y seraient court-circuités par le nombre.
Cela permettrait en outre d’y inclure des fans. Nous sommes les piliers du Concours, nous le faisons vivre au jour le jour, nous entretenons sa mémoire. Il me semblerait logique que nous soyons impliqués plus directement dans le vote. Je pense que les jurys nationaux devraient donc comporter un ou deux représentants des fans du Concours. Ils seraient idéalement sélectionnés via les branches nationales de l’OGAE. Cela créerait une synergie et serait un apport sérieux : les fans sont les mieux informés et les mieux avertis. Ils ont étudié les chansons et les interprètes par avance et surtout, ont pu évaluer leur évolution, comparer leurs prestations, savent donc qui qualifier à juste titre, cela pour la plus grande gloire de leur raison de vivre…
LE CONCOURS
Passons à mon analyse de cette soixante et unième édition. Le bilan général me semble excellent. L’Eurovision demeure le plus grand, le plus incroyable et le plus suivi de tous les spectacles musicaux du monde et de l’histoire. Sa zone géographique de diffusion s’étend, ses taux d’audience augmentent et il génère sans cesse plus de vidéos, de replay, de sites, d’articles et de commentaires sur Internet et les réseaux sociaux. Sa popularité croît, sa réputation aussi. Nous pouvons remercier les producteurs suédois d’avoir réalisé trois soirées d’exception. La technique, l’audio, le visuel, le spectacle étaient au sommet. Tellement au sommet, qu’à mon avis, il faudra nous attendre à ce que l’édition 2017 soit plus sobre et moins ébouriffante. Pour avoir regardé la dernière sélection ukrainienne, je pense que la NTU nous concevra une belle scène et avec l’aide de l’UER, diffusera sans hiatus les trois soirées. Mais je ne pense pas qu’il soit dans sa culture de concevoir des numéros comme The Story Of Eurovision ou Love, Love, Peace, Peace. Par ailleurs, je doute qu’une star américaine revienne pour l’entracte. Je tremble déjà à la perspective de revoir Ruslana… À elle seule, elle me gâcherait la soirée… Plutôt encore Verka Serduschka et sa mère… D’un autre côté, il faut l’admettre : succéder à Petra Mede est une gageure impossible…
Bref, je suis rassuré : le Concours a de très belles décennies devant lui. L’avenir lui appartient. J’ai calculé : je vivrai suffisamment vieux que pour fêter son centenaire. J’aurai alors 73 ans… D’ici-là, je fais le vœu que brillent et triomphent…
LES PAYS FRANCOPHONES
Une seconde victoire pour la Belgique, une troisième pour la Suisse, une sixième pour la France (qui au passage ferait jeu égal avec la Suède…). Cela semble mieux engagé pour certains que pour d’autres… Voici mon bilan pays par pays.
Primo, la France. France Télévisions a enfin trouvé une formule gagnante ! Il était temps, comme qui dirait… Je ne reviendrai pas en détails sur les causes et conséquences du succès d’Amir, Eurovista et Antoine les ont parfaitement détaillées et expliquées. Ce qui me marque plus que tout est le succès commercial de J’ai cherché et surtout la transformation d’Amir en star national. Le voilà au sommet des classements, invité de partout, loué par le public et la critique… La preuve que le public français n’est ni opposant, ni détracteur, ni contempteur du Concours : il a traversé une phase de désamour, compréhensible vu la décennie écoulée. Plus encore : les maisons disques frileuses ont redécouvert, elles aussi, le Concours. Surprise : l’Eurovision, en 2016, ce n’est ni kitsch, ni ringard, ni passéiste, c’est drôle, c’est animé, c’est compétitif, c’est bon esprit et surtout, c’est vendeur ! Bref, Nathalie et Edoardo, conservez le cap : choisissez un tube en puissance, choisissez un interprète charismatique, choisissez-le tôt, faites sa promotion encore et encore, préparez-le mentalement, physiquement, vocalement, coachez-le encore et encore, creusez-vous la tête pour une présentation originale et policée, faites la tournée des télévisions et des radios nationales, faites la tournée des concerts intermédiaires, communiquez encore et encore, appuyez-vous sur les réseaux sociaux, refaites point par point ce que vous avez fait cette année et vous en serez récompensés. La victoire est proche, elle est là, elle est à portée de mains ! Allez, Paris 2018 !
Secundo, la Belgique. Là aussi, un bilan plus que positif. Notre histoire se répète : nous arrivons en mode mineur au Concours, nous en ressortons la tête haute. Cette année, record : deuxième qualification consécutive, deuxième Top 10 consécutif ! Nous sommes aussi sur la bonne voie. Mais il faut ici différencier les analyses. En ce qui concerne la VRT, je pense qu’elle a (enfin) trouvé une bonne formule pour son Eurosong : cinq interprètes, cinq chansons choisies par eux et pour eux, trois soirées, de l’audace dans les présentations visuelles, le recours à des experts internationaux et à Peter Van De Veire, du coaching à gogo et surtout, une excellente préparation en vue du Concours. Je pense qu’en 2018, la télévision néerlandophone reprendra cette recette et récoltera d’une autre réussite. En ce qui concerne la RTBF, je pense qu’elle aussi rééditera sa formule à succès de 2013 et 2015, en sélectionnant un ancien concurrent de The Voice. Le succès devrait être au rendez-vous l’an prochain, pour une raison simple : sélectionner un artiste ayant signé un contrat avec une maison de disques permet l’accès aux ressources de cette dernière. Ressources musicales, ressources artistiques, ressources humaines. La collaboration s’avère fructueuse et les suites de la carrière de Loïc Nottet prouve qu’avec un bon plan de carrière, les représentants belges peuvent rencontrer le succès internationale.
Tertio, la Suisse. Là, en revanche, il y a du travail, beaucoup de travail. Je suis navré pour nos amis suisses, mais leur pays est devenu la lanterne rouge du Concours. Les pays à avoir subi ce sort infâmant (comme les Pays-Bas ou la Lettonie) ont généralement rebondi, sont repartis d’une page blanche et sont redevenus les chéris de l’Eurovision. Mais je doute que la télévision suisse possède la volonté et les ressources nécessaires pour faire tourner la roue de la Fortune… Je l’ai déjà dit : le recours à la plate-forme internet n’est pas une méthode pire qu’une autre. Chaque année, y sont postées une vingtaine de chansons qui mériteraient (après de profondes refontes, tout de même) d’accéder à Kreuzlingen. Mais problème : elles se retrouvent noyées dans un déluge de contributions pathétiques. Alors, certes, les fans que nous sommes, peuvent voter en ligne. Mais re-problème : les Suisses votent en masse pour les artistes suisses. Logique, mais rebutant pour les espoirs internationaux. Là-dessus, re-re-problème : les experts mandatés par la télévision suisse pour faire le tri sur la plate-forme puis en demi-finales. Ils ont le chic pour éliminer les plus prometteurs et conserver des candidats approximatifs. Quoiqu’au final, post-Kreuzlingen, il faille l’avouer : la chanson retenue est très souvent valable. C’est là que se pose le re-re-re-problème : les représentants suisses sont laissés à leur propre sort. Pas l’ombre visible d’un coaching, d’une prise en mains, d’une idée géniale, d’un management et surtout, d’un scénographe valable. Mon opinion : Time To Shine et The Last Of Our Kind avaient du potentiel. Mais personne n’a semblé guider Mélanie et Rykka. D’où leur dernière place… Je ne dis pas que Rykka aurait dû escalader un mur transparent ou courir dans une roue de hamster, mais avec un visuel fort comme celui d’Iveta ou de Dami, elle aurait marqué autrement les esprits… Vous me direz : tous les espoirs demeurent permis pour l’avenir. Reste qu’il nous faudra aussi affronter…
LES CRITIQUES
C’est par là que j’en terminerai. Chers amis, chers fans, le Concours vivra pour les siècles et les siècles, les critiques qui l’assomment, aussi, hélas. Il faudra vivre avec, comme on dit à Bruxelles. La plupart du temps, elles sont odieuses, injustes, idiotes, pétries d’idées toutes faites, de clichés, de mauvaise foi ; elles sont émises par des personnes qui ne connaissent pas le Concours, ne le regardent pas, ne s’y intéressent pas ; elles sont relayées par des journalistes peu au fait, qui procèdent par raccourci, simplification, mauvais esprit. Cela demeure d’autant plus vrai dans la sphère francophone… La gamme de ces critiques est si vaste qu’elle couvre tout le spectre des victoires possibles. L’Ukraine ? C’est politique ! L’Australie ? Ce n’est pas en Europe ! La Russie ? C’est géopolitique ! La Bulgarie ? Encore un pays de l’Est ! La Suède ? Encore un pays scandinave ! La France ? Ca va coûter cher ! Impossible de s’en sortir…
C’est pourquoi nous devons rester unis et soutenir plus que jamais notre Concours favori. Nous formons une vaste famille, elle va en s’élargissant. Œuvrez à votre niveau : faites découvrir l’Eurovision à vos proches, à vos amis, à votre famille, à vos contacts sur les réseaux sociaux ; envoyez-leur des extraits vidéos, faites-leur écouter des chansons marquantes, invitez-les à regarder la finale chez vous, à vos côtés, sur votre canapé. Certains d’entre vous l’ont fait cette année. Surprise, surprise : les néophytes ont aimé et en redemandent ! Présentez l’Eurovision comme une fête, un moment heureux, drôle, joyeux, hors du temps, la possibilité unique de réunir les peuples de la Terre trois soirs par an et de communier ensemble dans un esprit de partage, d’ouverture et de tolérance. Et pour l’amour du ciel, précisez bien que l’Eurovision est par nature et essence un programme de divertissement léger. L’analyser autrement serait une erreur à mon sens…
Sur ce, je vous embrasse et vous remercie à nouveau pour votre fidélité et tous les témoignages d’amitié que vous nous avez transmis ! Je vous souhaite d’être les fans les plus heureux du monde ! Je vous retrouverai, quant à moi, au mois de juillet et vous accompagnerai jusqu’à la rentrée pour une série estivale. Car tout cela m’a donné envie de rouvrir ce fameux livre d’histoire. Vous savez, celui qui est sur l’étagère et qui se répète sans cesse… À très bientôt !
Excellente analyse ! Bien vu et belle finesse !
Bravo Pauly, mais…
Des fans dans les jurys ? Ah non alors ! Quelle horreur !
Non, ces jurys fonctionnent bien. Il y a eu des soucis au début, et beaucoup d’opacité. Heureusement, l’UER, poussée par les diffuseurs et les fans ils faut bien le reconnaître, ont été obligés de révéler les détails de ces votes. Et ont été obligés de réviser ceux qui étaient frauduleux mais qui devaient passer sans aucune difficulté auparavant… Et quand on regarde dans le détail, on se rend compte que l’immense majorité vote en son âme et conscience et que les 5 membres votent souvent de façon assez différente, même s’il y a des recoupements, c’est sûr. Au pire, les jurés devraient être dans la salle, comme dans certaines sélections nationales. Mais à partir du moment où ils regardent tout ça à la télé, ils discutent, comme nous chez nous.
Après pour moi, Jamala a toujours été dans mon haut de classement, et est une gagnante logique. Et dans mon salon, on a voté Ukraine. 🙂
Enfin, l’Eurovision 2017 sera aussi réussi que les autres. Je ne vois pas pourquoi l’Ukraine ne serait pas capable d’organiser le concours. Evidemment pour les fans qui vont sur place, c’est pas une mince affaire que d’aller à Kiev (ou à Lviv éventuellement), mais NTU connait le concours. Il y a déjà un appel pour que les anciens présentateurs du JESC 2013, dont Zlata Ognevich, reviennent, et ils feraient de très bons hôtes. Surtout que sortis de Petra Mede ou d’Anke Engelke, les 3/4 des hôtes qu’on s’est farcis étaient épouvantablement mauvais… (Avec mention spéciale pour Copenhague, ça me hérisse rien que d’y penser !) Et avec toutes les incroyables chanteuses que l’Ukraine nous a envoyés, il y a moyen de faire un super entracte. Franchement, pour moi, Justin Timberlake n’apporte aucune valeur ajoutée au programme (y a t il vraiment des gens qui ont regardé l’Eurovision parce qu’il y a Justin Timberlake ???) Au mieux ça apporte de la crédibilité au programme, en tout cas moi je suis allé faire la vaisselle peu après le début de la chanson… Moi, j’avais préféré voir Agnes à Malmö…
Et… vive Ruslana ! :p
Cher Antoine,
Ta remarque me surprend beaucoup. En tant que fan, ne voudrais-tu pas faire partie du jury français ? Ne te plairait-il pas d’influer sur la décision finale ?
Quant au reste, tout est affaire de goût personnel. Néanmoins, je n’ai pas dit que la NTU sera incapable d’organiser le Concours. J’ai dit qu’à mon avis, elle organisera une édition plus sobre et moins ébouriffante.
Enfin, je pense que la présence d’une star internationale au casting apporte crédibilité et valeur ajoutée au Concours. L’idéal étant qu’elle soit justement comme Agnes : nationale et internationale, rencontrant le succès à l’étranger et liée à l’Eurovision. Ma connaissance des artistes ukrainiens étant limitée, je ne vois pas qui à l’heure actuelle remplit ces critères.
Tout ceci demeure bien entendu pure spéculation. J’émets des hypothèses personnelles quant à l’avenir. Je jugerai, comme un chacun, le soir venu. Hélas, il y en a une que j’ai déjà eu l’occasion de juger sur pied : Ruslana.
Tu t’en souviendras : elle était dans le jury de l’Eurosong 2014 et elle s’est avérée être une plaie. Elle était de retour dans le jury de la sélection ukrainienne et à l’entendre, Jamala était à peine digne d’embrasser la pantoufle de Marcel Bezençon… Là-dessus, elle a mobilisé la parole au point que j’ai souhaité que le sol s’ouvre sous elle et l’engloutisse à jamais…
Bref, j’aurais tort de m’angoisser : vu sa maîtrise limitée de l’anglais, elle devrait se contenter d’un rôle de figuration…
Wild Dances était ma chanson préférée de 2004, j’étais donc très content de la voir gagner. Je pensais vraiment qu’elle était promue à une grande carrière, mais bon… je devrais parfois arrêter de penser ! hahaha
Là où je te rejoins Pauly, c’est qu’en prenant de l’âge elle est devenue complètement saoulante. J’espère que pour 2017, elle reste au placard, ou alors qu’elle interprète une chanson en entracte, mais surtout qu’elle n’anime pas le show !
Le problème des fans, c’est qu’effectivement la plupart d’entre eux sont les plus partiaux qui soient, les plus portés sur les votes de voisinage, et sur les chansons pourries. Et je vois assez de sites « Eurovision » pour m’en rendre compte. Et effectivement, l’exemple de Frans cité plus bas en est l’emblème parfait. Et d’ailleurs, je trouve ça bien que ça se joue le jour-J et pas par rapport aux six mois précédents. Sinon, Roberto Bellarosa serait jamais allé en finale et ç’aurait été extrêmement injuste. Et je le dis avec d’autant plus de sincérité que sur un forum, j’étais le seul à voter pour lui, et que son passage en finale a levé une série d’indignation totalement idiote.
Et Ruslana, pas d’angoisse. Elle ne présentera pas l’Eurovision. Je pense que Zlata tient la corde… Mais moi je veux voir Ruslana faire son show. Elle est trop énorme ! A l’Eurosong avec ses mimiques et son intermède de six heures, c’était juste incroyable ! Moi je l’adore ! Après, on est encore loin de se demander ce qu’il y aura à l’entracte de l’Ukraine. En sachant que l’entracte, franchement, chez moi c’est la pause vaisselle (parce que bon, moi je veux pas perdre du temps à débarrasser la table pendant les chansons ! Dans certains pays, y’a la pub ou une interview, dans d’autres des commentateurs racontent leur vie…
Mais moi, je pense qu’un concept ou un spectacle, c’est plus intéressant que quelqu’un qui vient chanter… Le pire étant le mec qui a chanté à Dusseldorf et qu’on en avait rien à foutre… Et vraiment, l’Ukraine depuis 13 ans a eu le temps de nous époustoufler avec des roues, des gladiateurs, du sable, des tambourins, des mini-jupes, des chaines, des peaux de bêtes, des vuvuzelas, des géants… Ils nous trouveront bien un truc de derrière les fagots !
Enfin, sur le fond, cette édition était intéressante pour moi car je l’ai regardé pour la première fois avec quelqu’un qui m’est cher 😉 et qui a fait la gueule toute la journée parce qu’il voulait surtout pas regarder cette daube. Bon, il a accroché dès l’arrivée de Gabriela (!) et il a été subjugué par Jamala. Il a même téléchargé 1944 dès la fin de l’émission pour la réécouter. Et je précise qu’il est russe… C’est pas ce qu’il écoute d’habitude, mais il cherchait dans la soirée LA performance qui allait l’emporter, et pas un tube pop… Et les téléspectateurs regardent l’Eurovision comme ça aussi. C’est bien la raison pour laquelle le pire truc à l’Eurovision c’est passer inaperçu !
Mais je suis d’accord avec en-dessous. La chanson présentée par un autre pays n’aurait peut-être pas gagné. L’Ukraine part avec un avantage parce qu’elle est l’Ukraine. Elle est aussi capable de se viander… 😉
Je suis très heureux d’apprendre une aussi bonne nouvelle ! Je vous souhaite à tous les deux beaucoup de bonheur et de nombreuses éditions du Concours en amoureux.
Nous en revenons à cette expérience quasi universelle des fans : leur entourage a souvent des a priori sur le Concours, le découvre et finit par l’adorer. Et cela peut se généraliser à une grande part du public… Nous avons encore du pain sur la planche et des futurs fans à conquérir !
Tes arguments et ceux des autres lecteurs à propos des fans dans les jurys sont très justes et je n’y avais pas songé. Le pire est que si j’avais fait partie du jury belge, j’aurais certainement sanctionné Frans juste parce qu’il m’horripile. Mea culpa, donc…
De toute façon, le système de vote parfait n’existe pas. L’actuel est probablement le moins pire. Faisons avec !
Merci Pauly 😉
Oui, le souci c’est qu’il y a des pays qui jouent un peu moins le jeu… Mais ça, c’est une autre histoire… 😀
Moi je suis plutôt pour mettre des fans dans le jury… à condition que ce soit que des lectrices et lecteurs de l’Eurovision au Quotidien. Ce sont eux qui ont les meilleurs goûts en matière de musique, c’est un fait connu ! 🙂
Plus sérieusement, je rejoins Antoine sur ce point. Mieux vaut laisser les professionnels et les téléspectateurs choisir. Pour les mêmes raisons exposées par Matt’
Hahaha Ah oui alors ! Les fans de l’Eurovision au Quotidien c’est les seuls qui vaillent ! 😀
Mettre des fans dans le jurys serait en effet une excellente idée puisqu’un fan de l’Eurovision sait de qui il parle mais il ne faut pas non-plus que ce soit des fans de 60 ans, restés coincés à l’époque d’Anne-Marie David et Marie Myriam. Il faut des jeunes, fans de l’Eurovision d’aujourd’hui.
Bravo pour cette bonne analyse, très complète!
Moi non plus, je ne suis pas très chaud pour introduire des fans dans le jury. Certes, il n’y a pas plus connaisseurs du Concours que nous, mais nos avis restent bien subjectifs. Si son chouchou rate sa prestation, le fan le laissera-t-il vraiment tomber pour une autre chanson dont la prestation fut impeccable? Pas sûr. Immédiatement me vient l’exemple d' »If I Were Sorry », chanson décriée par une bonne partie des fans. Pourtant, la chanson a des qualités modernes et radiophoniques certaines (je l’ai même entendue sur NRJ ces derniers temps, je ne vous dis pas la surprise!). C’est même, je le pense, la chanson de ce crû 2016 qui a le plus de potentiel pour un succès international (voyez donc, si même les grandes radios françaises s’y mettent ^^). Mais la chanson hérisse les poils de bon nombre de fans qui l’auraient sans doute ignorée dans leur classement, entravant ainsi ses chances de réussite. Donc voilà, c’est une bonne chose de laisser des « professionnels lambda » s’en occuper.
Il est pourtant vrai que des réformes s’imposent au niveau des jurys. Leur présence est complètement indispensable, et la majorité d’entre eux vote réellement de bonne foi. Mais il subsiste encore de graves irrégularités dans certains pays. La solution du doublement de l’effectif n’est pas mauvaise, encore que je ne sais pas si St-Marin aura assez de jurés ^^’
Allez l’Ukraine, faites-nous un beau Concours 🙂 Et si un membre de l’équipe de l’organisation pense un instant à proposer la présentation à Verka Serduchka, qu’il démissionne sur le champ! Mdr.
L’Ukraine nous offrira un magnifique Eurovision, j’en suis certain.
Est-ce que le Danemark avait une expérience énorme dans événementiel? Et l’Autriche? Et l’Azerbaïdjan? Et la Serbie? Je suis loin d’en être sûr…
Je ne suis pas d’accord pour mettre des fans dans les jurys , on aurait eu cette année , la Russie gagnante, alors que sa chanson qualitativement n’était pas du même ressort que l’Ukraine par exemple.Je trouve que çà marche plutôt bien comme çà , pourquoi modifier?
Je pense que l’Ukraine nous offrira trois belles soirées, elles seront différentes de ce que la Suède nous a proposées mais c’est ce que j’aime si on change de pays , ce n’est pas pour avoir exactement des copiés-collés.
Très bel article Pauly, d’accord avec toi et j’espère que ce que tu dis pour la France se réalise , je crois qu’on en a besoin.Quel changement opéré cette année pour un pays qui critiquait ce concours ! Je crois qu’avec du professionnalisme et surtout beaucoup de volonté on peut arriver à faire quelque chose de bien.
On dit toujours que le gagnant du concours a quelque chose de spécial , je crois que Jamala avait tous les ingrédients mais qu’on ne le voyait pas forcément.De toute manière , L’Ukraine est un pays qui fait que des top 10 voir 5, donc par étonnant, ce sont des redoutables compétiteurs.Je crois que la France a beaucoup à apprendre de ce pays au niveau de la mise en scène.
On a critiqué qu’Amir était bien seul sur scène donc problème de visuel , pour Jamala non.Comme quoi on peut faire une mise en scène simple et terriblement efficace.
Pas forcément la Russie. Le grand favori des fan était clairement Amir.
Au départ oui mais après la découverte de la mise en scène , le Russe a pris l’avantage.
On dit qu’il vaut mieux éviter de s’exprimer sous le coup de la colère, ce recul pris pour nous présenter ton analyse de cette victoire et de cette édition la rend pertinente, me fait me poser des questions, répond à d’autres.
Ces points annoncés de cette façon c’est violent pour mèmère, je n’aime vraiment pas, c’est déroutant, on s’fait une idée de qui peut l’emporter et c’est le séisme avec le vote du public. J’aimerais que le suspens dure plus longtemps, que le crescendo soit lent. J’adore l’annonce des points, c’est un moment magique, stressant mais c’est l’jeu et c’est du bon stress. Tant pis pour les non fans qui trouvent que c’est long, tant pis s’ils vont se coucher avant le résultat final, j’espère que le temps n’enlèvera pas ce moment qui pour moi est essentiel, incontournable. Je n’aimerais pas que l’on en arrive à remplacer l’annonce des points par des entractes pour finir par voir une enveloppe décachetée et un « and the winner is ».
Je n’arrive pas à me mettre en tête que ce sont les lambda qui ont élu Jamala. Combien de non anglophones ont capté les paroles ? Moi qui pensais que la bonne recette c’était surtout une bonne mélodie et/ou une chanson qui fédère. Je me sens leurrée. L’Eurovision est un évènement populaire, j’veux bien qu’on soit sensible à l’histoire de Jamala et sa chanson mais tout d’même, ces lambdas ne sont tout d’même pas tous des intellectuels.
Je ne sais pas ce que disaient les commentateurs autres que ceux de la France, sûre que beaucoup de téléspectateurs d’un soir se sont calés sur leurs avis. J’aime beaucoup la présence de Marianne James parce qu’elle sait ce que c’est de chanter et parce qu’elle est passionnée mais elle me gonflait à mettre Jamala sur un piedestal. Ne faudrait-il pas que les commentateurs n’en fassent pas trop sur leurs goûts perso ? Démolir un artiste à cause de son look et porter aux nues un autre parce qu’on a un coup d’cœur, ça m’dérange un peu. Donc ces lambda et leur choix qui m’a laissé sous l’choc, ne seraient-ils rien d’autres que des moutons ?
Des fans de l’Eurovision parmi le jury ce serait un très bel acte de reconnaissance mais j’en connais des fans qui ont vraiment des goûts d’chiottes, pas mélomanes pour deux ronds et ça fait vraiment peur (que personne ne se sente visé, ce n’est pas ici que je les ai vu 🙂 ). Qu’il y ait des fans parmi le jury ou qu’il n’y en ait pas, je crois que parce qu’on est humain, il y aura toujours une dose de subjectivité dans les choix. Alors je dis oui, pourquoi pas, mais assurons-nous d’envoyer quelqu’un de ni trop jeune, ni trop vieux et puis l’élément essentiel : qu’il ait l’oreille musicale.
Merci la Suède, un régal pour mes yeux, mes oreilles, mes zygomatiques. Entre l’entracte avec les robots en demi-finale et la présence de Dami In, je n’ai pu m’empêcher de me rappeler la super série suédoise « Real humans » 🙂 .
Ça m’a fait sourire que tu aies calculé quel âge tu auras pour la 100ème parce que je me suis posée la question il y a quelques jours, j’aurai 85 ans, c’est jouable mais faudrait que j’arrête la clope 😉
Complètement d’accord, « Time to shine » et « The last of our kind » avaient du potentiel mais je ne sais pas expliquer ce qui a pêché, enfin surtout pour « Time to shine ». Je suis de près ma p’tite Mélanie, elle est ce soir au Volcavision, j’ai plein de tendresse pour cette artiste, je veux la suivre, j’aime sa voix et l’humain qu’elle semble être.
Mimir est partout, il n’arrête pas de dire qu’il est heureux, je suis heureuse pour lui.
Je vais reprendre mon pèlerinage, j’ai eu du mal cette année, à croire que je sentais que je serais déçue par le résultat 😉
Merci Docteur Pauly pour votre ordonnance renouvelable qui nous permet de soigner cette plus ou moins violente PED 🙂
Effectivement, pour le centenaire de l’Eurovision, nous serons octogénaires ! Pourvu que le personnel de notre maison de repos nous autorise à regarder la finale jusqu’à une heure du matin…
Enfin, l’important est que nous conservions l’esprit jeune et que nous votions avec le coeur (et le pacemaker, pour les plus fragiles) !
Putain pour le centenaire j aurais! j aurais 88 ans , avec un peu de chance j y serais!!!!!!!TRES BON ARTICLE!!!!La victoire de cette année restera comme Azerbaïdjan 2008 SUEDE 1991 2015 Danemark 2000, une grande déception!!!!!Mais je ne remets pas en cause le talent de la chanteuse contrairement à ceux que j ai cité
Quelle longue et intéressante analyse Pauly !
Honnêtement et j’espère que tu me pardonneras mais je ne pourrais pas commenter chaque point de ton article.
L’Ukraine, j’ai fini par accepter cette victoire. Dans mon cas, ce n’est pas une chanson que j’adore, j’avoue être hermétique au mélange des genres.
Nombreuses sont les chansons Eurovision que je trouve émouvantes et touchantes (Finlande 2012, Israel 2013, Hongrie 2014, Serbie 2016, Italie 2016). Ces chansons, quand je les écoute, je me dis « putain, c’est trop mignon ! putain ça prend aux tripes ! »
Ce n’est pas le cas de 1944. Au final, l’ambiance est plus glauque et sinistre que triste et mélancolique et c’est sûrement ça qui a attiré davantage l’attention des gens qui, dès lors, veulent un spectacle rapide et ne sont pas forcément clients de performances posées.
Quand j’écoute Jamala, je l’imagine en nécromancienne (avant la semaine Eurovision, je me disais qu’elle avait le charisme d’Ursula lançant un sort sur la Petite Sirène LOL) qui invoque les fantômes de son peuple.
Dernièrement, quand j’ai réecouté la chanson, je me suis dit « je chante en opleine nuit 1944 à Oradour-sur-Glane, les flics m’interpellent et me soupçonnent de messe noir mdr).
1944, c’est le genre de chanson qui, chantée par un autre pays, par un artiste ayant eu une autre tragédie familliale et dans une autre langue, aurait été condamnée aux profondeurs du classement et c’est ça que je trouve injuste. peut-être que si la France regagne de nouveau, ce sera avec une chanson que seule elle aurait pu chanter et sûrement pas un autre.
Après, c’est vrai qu’il faut chanter sur plusieurs thématiques mêmes sombres, cela fait partie de la liberté d’expression et de l’ouverture d’esprit. Mais bizarrement, en France, nous serions contre une chanson qui parlerait de la maladie ou des violences domestiques. C’est d’autant plus étrange (et énervant pour ma part) quand on sait qu’en France, nous gardons de nouveau cette image de concours kitsch où seuls de pseudo-artistes peuvent participer donc pourquoi ne pas y aller avec une chanson chox qui mettrait au contraire un coup de pied dans la fourmillière ? Nous râlons à tout prix, même celui de l’incohérence et de la mauvaise foi intellectuelle.
C’est un autre élément d’explication : « 1944 » se démarquait des autres chansons proposées cette année, pop et plutôt festives. Le contraste a dû marquer les jurys et les téléspectateurs. Et c’est toute l’histoire de l’Eurovision : marquer et se démarquer.
Pauly votre autoanalyse vous emmène très loin, attention à ne pas vous perdre !
Rassure-toi : je me suis retrouvé et tout va pour un mieux à présent !